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Noms de musiciens - Page 17

  • Haendel

    Version de concert du Salomon de Haendel au Théâtre des Champs-Elysées.

    Salomon, voix de mezzo, est chanté par un (jeune) homme. Je pensais au roi enfant et juge du tableau de Valentin au Louvre (ou, par confusion, au Daniel accroché dans la même salle ?).

  • Mozart, Chostakovitch

    Concert au Théâtre des Champs-Elysées.

    C'était, ce soir-là, apparemment plutôt l'anniversaire du second (1906) que du premier (1756).

    (Dans la Symphonie concertante, il n'y avait guère que la fin du mouvement lent, quand par-dessus la sombre pulsation de l'orchestre les voix de l'alto et du violon s'affligent, trop proches pour se consoler, éprouvant sans pouvoir l'apaiser « la langueur goûtée à ce mal d'être deux ».)

    A la fin de l'entracte, le public qui regagne la salle échange des regards gourmands et des coups d’œil faussement horrifiés désignant le nombre d'instruments et de musiciens désormais massés sur la scène. Et la 4ème Symphonie de Chostakovitch tient les promesses de ce rassemblement : non seulement le volume mais la profusion sonore qui contraste avec l'abrutissement volontaire ou l'accablement et le désespoir de la 5ème. Mais le vocabulaire est le même : marches, crescendo, sifflements railleurs, fanfares ambiguës ; un suspens énigmatique fait suite à un fracas en forme de coups de butoir. Ici la fin impressionnante : après les roulements de timbales et les trombones et les trompettes (les éléphants entrent dans l'arène, ou Alexandre dans Babylone), un voile ténu tissé par les cordes et les reflets incertains du célesta

  • Brahms, Beethoven

    Concert à la Salle Gaveau.

    Le Quintette avec piano de Brahms. Sentiment (quoique ici peut-être atténué) que la musique de Brahms a « horreur du vide » ; veut tout calfeutrer, tout couvrir et, posant le papier peint, ne manque pas d'en tapisser également le plafond.

    En seconde partie, le Septuor de Beethoven. L’œuvre est, sauf erreur, loin de toucher au sublime. Mais la façon dont elle est donnée ce soir, menée par le violon et la clarinette, donne comme rarement le plaisir de la maîtrise et du jeu - le violon s'arrêtant juste en deçà du point où la plaisanterie trop prolongée l'isolerait des autres et menacerait l'ensemble.

  • Mozart, Schubert

    Concert au Théâtre du Châtelet.

    Avant que ça commence, une voix off avertit que la première partie serait réduite au seul Sposo deluso : l'opéra bouffe, inachevé, de Mozart suffit amplement « en raison de la découverte de nouveaux numéros ». Les airs chantés correspondent au programme imprimé, qui n'en dit mot. On n'en saura pas plus (exit la Symphonie n°33).

    En seconde partie, la Neuvième de Schubert.

    (La symphonie étale un paysage, s'y aventure, le replie, change son ciel, l'embrume, souffle, éblouit. Je me disais, quelquefois absent sans cesser d'y être, entendant sans toujours écouter : la musique n'est pas seulement un phénomène sonore, c'est un espace, que la salle renferme et où on est pris. Architecture enveloppante, invisible ou obscure (fermons les yeux), échafaudée dans le temps, transitoire).

  • Rimski-Korsakov

    Concert au Théâtre des Champs-Elysées.

    De Salieri une ouverture.
    De Mozart un concerto.
    De Rimski-Korsakov des « scènes dramatiques » tirées de Pouchkine, dont le titre reprend congrûment le nom des compositeurs joués en première partie. (Mais ça ne fait pas un programme cohérent, au contraire : après les œuvres des originaux, les personnages de Pouchkine frisent le grotesque. Salieri tire une fiole de poison de sa poche, la brandit et déclame ; plus loin Mozart s'apeure : « Mon requiem m'inquiète » ).

    (Sentiments mêlés dans l'archi-célèbre andante du 21ème concerto : plaisante promenade quelquefois envahie par une tension telle le frôlement d'une douleur insupportable).

  • Strauss, Mahler, Brahms

    Concert à la Cité de la Musique.

    D'abord, la Valse de l'empereur ; donne l'impression d'être désarticulée et interminable (comme le Premier de l'An dans un souvenir d'enfance).

    Puis, les Lieder eines fahrenden Gesellen. Une voix juvénile et blessée. Une souffrance mêlée d'étonnement, parce que la première. De magnifiques transitions : de l'insouciance au désespoir, de la douleur présente au souvenir, de l'accablement au repos (non pas une suite d'élévations et d'effondrements, mais comme les champs sous le vent et un ciel chargé de nuages). L'apaisement final, yeux fermés, et les dernières paroles und Welt... und Traum... prononcées comme dans le sommeil, alors que la musique va se mêler au silence.

    Dans la seconde partie, chacun des cinquante-deux coups de timbale au début de la Première Symphonie de Brahms est suivi d'un bruit indéterminé (la vibration d'un support métallique ? l'écho dans le mur juste à droite ? le fantôme de Lachenmann ?).

  • Mozart, Lachenmann

    Concerts à la Cité de la Musique.

    Je suis en retard... le premier concert a déjà été évoqué ici, le second ici et là. Les uns et les autres ont décrit les traitements inhabituels que Lachenmann applique avec constance aux instruments de musique. Ce vocabulaire (raclages, tapes, grattages, sifflements, triangulations, etc.) n'est pas impuissant à donner à l'auditeur des impressions différentes et caractéristiques : atmosphère fantomatique dans Notturno, clownesque dans Accanto, grave dans Schreiben.

    (A cet égard c'est dans Accanto qu'il se passe le plus de choses : je me rappelle encore du passage où la figure (qualifiée de prout par Zvezdoliki) passant d'abord d'un instrument à un autre puis exécutée par l'ensemble des cordes évoquait le réveil d'une bande de sauriens dont le rot général finissait par terrifier le soliste - clarinette affolée à la voix perdue).