Concert à la Cité de la Musique.
La disposition de la salle des concerts de la Cité de la Musique est (pour moi) inédite. La scène est installée dans le petit axe de l'ellipse. A sa place on a monté (avec quelles machines ?) un nouveau balcon qui ferme le niveau supérieur (l'étage fait maintenant le tour du plateau comme dans une arène).
Au centre, le motet de Couperin est également, à sa façon, une surprise, commençant par deux voix aiguës sans accompagnement. Les instruments se joignent à elles, ajoutent leurs pépiements, tracent et peuplent aussi, haut perchés, l'espèce de volière.
Après l'entracte, le requiem de Campra est une œuvre sobre, confiante, jouée sans terreur et sans emphase. Il y a une belle simplicité dans la manière dont les solistes, quand ils ont fini, rentrent dans le chœur et, après quelques instants, se remettent à chanter à cette place et dans ce rôle.
Mais c'est le motet de Rameau In convertendo (donné en fin de première partie) qui m'a fait la plus forte impression. L'orchestre est très expressif ; les vents se distinguent et apportent des couleurs qui semblent valoir aussi pour elles-mêmes. Il y a une grande variété dans la façon dont les voix des solistes sont regroupées et opposées. Le chœur final surtout est bouleversant dans son parcours, douleur et joie, assemblant ou divisant ses forces (il faudrait réécouter !).