Au Théâtre des Champs-Elysées. La neuvième Symphonie de Mahler, à nouveau.
(On fera une fois encore le voyage. Un battement, d'un pied sur l'autre, lance la marche. Le pas bâtit le chemin ; le coup de rame fait naître l'eau ; partir souffle ; aller trace un sillage. Les remous se propagent de part et d'autre et vont scintiller loin. Le feuillage des rives tremble. La route creuse l'espace. Le pays s'étage : s'entassent dans le reflet arbres, prairies, collines, étés, mémoire, ciels... alors que, comme on rentre en soi, se retournant, l'eau noire sourdement battue, aveugle, bouchée de toute part, dresse à l'envers ses profondeurs vides.)