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Refermés - Page 33

  • Moeurs aristocratiques (2)

    A son retour d'Angleterre, Molé fréquente la demeure des D'Houdetot à Sannois. Madame d'Houdetot y séjourne entre son mari et son amant, Saint-Lambert, réunissant autour d'elle d'autres "débris littéraires et philosophiques du XVIIIème siècle".

    L'étranger, qui abordait ce modeste ermitage sur le midi, entrait dans une petite cour carrée, entourée d'un bâtiment rustique dont le toit couvert de tuiles était parsemé de pigeons romains à moitié privés, roucoulant, faisant l'amour, se chauffant au soleil, armes parlantes dont l'esprit du visiteur était d'abord frappé. Un grand beau vieillard au teint frais, la tête couverte de sa coiffe de nuit bien blanche et entourée d'un large ruban vert brodé d'or, le corps enveloppé d'une vaste robe de chambre de soie pareille à son ruban, apparaissait. Il s'appuyait sur une canne de jonc lui venant à l'épaule, et terminée par une grosse pomme guillochée en or. C'était le comte d'Houdetot, descendant les degrés, et venant au-devant de son hôte avec toute la politesse d'un vieux seigneur. Il l'introduisait dans le salon, et se retirait tout aussitôt. Il semblait s'être dit que c'était Mme d'Houdetot qu'on venait voir et, tout en gardant sa place, ne voulait se mêler de rien. (Le visiteur, laissé seul, aperçoit dans le jardin un vieux couple en promenade, avec un chien). C'était Mme d'Houdetot, Saint-Lambert et "Lord". Lorsque le tour du parterre était achevé, ils allaient comme leurs pigeons se poser au soleil, et, au lieu de roucouler, ils relisaient quelques morceaux des ouvrages de Saint-Lambert ou quelques lettres de la correspondance de Voltaire, dont ils avaient toujours un volume en train.
    (...) Ce qui attirait surtout (chez Mme d'Houdetot), c'était la fraîcheur inépuisable et la grâce toujours naïve de son esprit, c'était cette franchise d'impression, cette aptitude à jouir des plus petits plaisirs, qu'elle conservait dans sa vieillesse, et qui, loin d'être ridicules, restaient toutes sympathiques. (...) Un de ses défauts était de se citer souvent elle-même. "Je n'ai pas à me reprocher, répétait-elle souvent, d'avoir jamais donné le plus petit ridicule au plus petit plaisir !" Le plaisir dans toute sa délicatesse avait été l'unique affaire de sa vie. Son culte pour Saint-Lambert ne lui avait pas permis une autre morale, qui eût été si naturellement la sienne. La société où elle avait vécue favorisait la tournure naturellement un peu sentencieuse de son esprit. Elle ne conversait moins qu'elle ne faisait le résumé, ou, comme l'a dit Chamfort "le testament de la conversation". Par là même, elle frappait un peu de stérilité l'esprit d'autrui. Une fois que vous lui aviez trouvé matière à une jolie sentence, à une brillante antithèse, à un bon mot, le but était touché, le sujet épuisé, elle n'écoutait plus et passait à autre chose. "Glissez, n'appuyez pas", avait-elle toujours à la bouche.

  • Moeurs aristocratiques

    Lu dans les Souvenirs de jeunesse de Mathieu Molé : 

    Pendant un mois que nous passâmes dans ce noble asile, nous menâmes cette vie de château si douce, quoique si monotone, dont les Anglais savent si bien goûter et faire partager le charme. On se réunissait à onze  heures pour le déjeuner, qui consistait seulement en thé, café ou chocolat, oeufs frais et petits pains de toutes les espèces. On passait ensuite dans la bibliothèque. Les femmes s'asseyaient autour d'une grande table ronde où se trouvaient leur ouvrage, des plumes, de l'encre, du papier à écrire et des livres ; on lisait, on écrivait, on causait, chacun selon ses envies. Je prenais habituellement ce moment pour jouir seul, en liberté, du "pleasure ground". Je ne me lassais pas d'admirer le goût qui avait présidé aux plantations, la solidité des allées, la grâce de leurs contours, l'abondance des fleurs et le luxe des gazons qui étaient nettoyés et soignés mieux que les appartements ; à deux heures, on apportait dans la salle  à manger de la viande froide et du vin de Madère, dont chacun de son côté prenait ce qu'il voulait. En même temps, des calèches venaient s'offrir pour la promenade. A six heures on dînait. Lord Lansdowne ouvrait lui-même la porte aux dames, qui remontaient dans la bibliothèque pendant que nous restions entre hommes quelques instants, plutôt à causer qu'à boire. Après dîner, tout se passait dans la bibliothèque comme le matin, excepté que le café - et une heure après le thé - qu'on y apportait avec des tartines de confiture formaient une succession non interrompue de petits repas qui liaient le dîner au souper. Ce dernier avait lieu à minuit et j'y voyais toujours avec un nouvel étonnement des gentlemen du voisinage avaler des tranches de jambon ou de boeuf de Hambourg, des pâtisseries, des laitages.

    (L'auteur voyage en Angleterre à l'époque de la Paix d'Amiens (1802). Quelques années plus tôt, pendant la Révolution, il participait au Banquet républicain).

  • Honorine, Lucrèce et Hélène

    La veille, dans une dernière discussion tout amicale, la comtesse (Octave, c’est à dire Honorine) s’était écriée :
    -  Lucrèce a écrit avec son poignard et son sang le premier mot de la charte des femmes : Liberté !

    Pauvre Honorine ! Elle se trompe ; elle n’a pas même la liberté de l’héroïne romaine : c’est une Lucrèce dont Tarquin est l’époux… Après être revenue auprès de son mari, elle meurt de désespoir en se cachant de lui ; comme elle le fait savoir discrètement à Maurice :
    J’ai dit aux médecins qui ont découvert mon secret :  – Faites-moi mourir d’une maladie plausible ; autrement, j’entraînerais mon mari.
    Il est donc convenu, entre MM. Desplein, Bianchon et moi, que je meurs d’un ramollissement de je ne sais quel os que la science a parfaitement décrit.

    Malheureuse Honorine ! sa vie comme sa mort est une perpétuelle fable : dans les années qui ont suivi sa fuite, son mari a fait courir le bruit de sa disparition dans un naufrage, au loin. A son retour au domicile conjugal, les journaux annoncèrent l’arrivée, par un paquebot anglais, de la comtesse Octave rendue à sa famille, après des événements de voyage assez naturellement inventés pour que personne ne les contestât.
    (Ressemblant en cela à l’Hélène antique, qu’une tradition fait passer en Egypte pendant qu’un fantôme est enlevé par Pâris et gardé à Troie).

  • Honorine, Sarrasine

    Les derniers mots d’Honorine sont presque ceux de Sarrasine.

    A propos d’Honorine (ou de Maurice) :  – Il se trouve donc encore de grandes âmes dans ce siècle ! dit Camille Maupin qui demeura pensive, appuyée au quai, pendant quelques instants.
    « Mademoiselle des Touches, connue sous le nom de Camille Maupin dans le monde littéraire » fait partie des convives qui ont reçu la confidence de Maurice de L’Hostal. A la fin du récit du consul, elle s’exclame à propos d’Honorine : Tout ceci n'est pas la vie (…). Cette femme est une des plus rares exceptions et peut-être la plus monstrueuse de l'intelligence, une perle !

    C’est une autre monstruosité, non la vertu mais son absence, qui fait taire la marquise à la fin de Sarrasine.
    - Paris, dit-elle, est une terre bien hospitalière ; il accueille tout, et les fortunes honteuses, et les fortunes ensanglantées. Le crime et l'infamie y ont droit d'asile, y rencontrent des sympathies ; la vertu seule y est sans autels. Oui, les âmes pures ont une patrie dans le ciel ! Personne ne m'aura connue ! J'en suis fière. 
    Et la marquise resta pensive.

    A la première histoire les prodiges de la vertu (d’une femme adultère), à la seconde les prospérités de l’infamie (d’un être bien digne de pitié).

    Honorine commence par une énigme : la mélancolie du consul de France à Gênes. La clé du mystère est à Paris dans un épisode de la jeunesse du consul.
    Dans Sarrasine, les lieux sont inversés. L’énigme est parisienne, la solution est en Italie. Quelle est l’origine de la fortune de ces nouveaux-venus dans le monde, les Lanty ? qui est ce vieillard étrange qui hante leur salon ? La nouvelle est coupée en deux. Après la scène chez les Lanty (la devinette), vient le récit dans le salon de la marquise de Rochefide (l'éclaircissement). Le narrateur raconte à la marquise l’histoire du sculpteur Sarrasine. Au dix-huitième siècle, à Rome, Sarrasine tombe fou amoureux d’une chanteuse découverte à l’opéra. Il obtient un rendez-vous et passe une nuit et une journée avec elle mais, à sa déconvenue, ne peut se libérer de la compagnie d’autres artistes de la troupe. Il ne reçoit de la belle davantage qu’un baiser ; elle se refuse, le menace d’un poignard. Sarrasine décide de l’enlever le lendemain. Il découvre alors son erreur. Dans l’atelier du sculpteur, la vérité se fait jour : la Zambinella n’est pas une femme : c’est un castrat. Sarrasine veut se venger de la duperie en tuant le chanteur ; mais il tombe sous les coups des sbires envoyés par le protecteur du divo.  Le vieillard des Lanty est ce Zambinella prodigieusement enrichi par son art et par sa beauté.
    - (...) ce petit vieux est une tête génoise ! 
    - Monsieur, si ce n'est pas une indiscrétion, pourriez-vous avoir la bonté de m'expliquer ce que vous entendez par une tête génoise ? 
    - Monsieur, c'est un homme sur la vie duquel reposent d'énormes capitaux, et de sa bonne santé dépendent sans doute les revenus de cette famille.

    Honorine meurt d’amour, fidèle à sa passion pour un homme qui l’a abandonnée ; Sarrasine maudit l’amour et veut tuer celui qui l’a trompé. Tous deux vivent un bonheur factice qui est le fruit d’une illusion (la fausse liberté d’Honorine, le travesti dans Sarrasine) ; et trouvent la mort quand elle cesse (Honorine est tuée par l’amour conjugal, Sarrasine par une autre forme d’amour « établi »).
    Les deux nouvelles s’amusent de croisements entre la fiction et la réalité. Onorina ressemble à une statue (bien réelle) ; Zambinella sert de modèle à une statue (fictive) dont s’inspire Vien pour un Adonis puis Girodet pour son Endymion.
    Enfin l’une et l’autre nouvelle s’accordent pour rappeler qu’on ne raconte pas impunément  des histoires (au sens propre) : le narrateur de Sarrasine perd la marquise qu’il voulait séduire avec son récit ; la consulesse a surpris le secret de son mari en écoutant aux portes la confidence qu’il faisait à ses hôtes.

  • Honorine / Onorina

    Honorine, drame de l’adultère et de l’amour fatal, serait à comparer avec Tristan et Iseut. Comme il y a deux Iseut, il y a deux Honorine : la parisienne, femme d’Octave, dont Maurice est amoureux sans espoir ; et l’héritière génoise, Onorina Pedrotti, que Maurice épouse.

    Une héritière génoise ! cette expression pourra faire sourire à Gênes, où, par suite de l’exhérédation des filles, une femme est rarement riche ; mais Onorina Pedrotti, l’unique enfant d’un banquier sans héritiers mâles, est une exception.

    Exhérédation ? Exclusion d’un héritier d’une succession à laquelle il pourrait prétendre. Comme les prénoms, les notions voyagent de Paris à Gênes : dans un dîner chez le comte Octave, rue Payenne, M. de Grandville explique :
    Peut être la loi française serait-elle parfaite, si elle proclamait l’exhérédation des filles.
    M. de Sérizy renchérit : L’exhérédation des filles, tant qu’il y aurait des héritiers mâles, (est) une excellente modification, soit pour éviter l’abâtardissement des races, soit pour rendre les ménages plus heureux en supprimant des unions scandaleuses, en faisant rechercher uniquement les qualités morales et la beauté.

    Le narrateur anonyme (l’auteur) emprunte leur vocabulaire à ses personnages. De même le narrateur et ses personnages trouvent pareillement dans les arts (réels) des comparaisons pour les visages, les expressions et même certaines particularités anatomiques.

    Maurice décrit Honorine : - Qu’est-ce que c’est que des femmes qui s’adonnent à plusieurs amours ? me demanda (Honorine) en me regardant comme la Vierge d’Ingres regarde Louis XIII lui offrant son royaume.

    L’auteur compare Onorina à la Nuit : Onorina Pedrotti est une de ces belles Génoises, les plus magnifiques créatures de l’Italie, quand elles sont belles. Pour le tombeau de Julien, Michel-Ange prit ses modèles à Gênes. De là vient cette amplitude, cette curieuse disposition du sein dans les figures du Jour et de la Nuit, que tant de critiques trouvent exagérée, mais qui est particulière aux femmes de la Ligurie.

  • Honorine

    Relu Honorine. La nouvelle de Balzac comprend deux récits enchâssés. Le premier est fait par le consul de France à Gênes à des visiteurs parisiens. Un soir dans un palais de la ville, Maurice de l’Hostal, "portrait vivant de Lord Byron", confesse à ses hôtes son secret. Dans son histoire, une autre confidence est incluse : celle que le consul reçut du comte Octave alors qu’il était son secrétaire particulier à Paris, rue Payenne.

    Au cœur de ces deux aveux concentriques, il y a une femme : Honorine, l’épouse adultère du comte. Celui-ci raconte : sept ans plus tôt, Honorine l’a fui pour un autre homme. Quelques mois après, elle est à son tour abandonnée ; elle donne naissance à un enfant, qui meurt bientôt. Aujourd’hui elle vit incognito, modestement, de la vente de fleurs artificielles qu’elle confectionne d’après les modèles cueillis dans son jardin.

    Mais son indépendance est aussi belle et fausse que ses fleurs. Honorine ignore que sa maison, ses gens, son travail sont secrètement payés par le comte, qui l’aime toujours.

    Depuis cinq ans, je la tiens, rue Saint-Maur, dans un charmant pavillon où elle fabrique des fleurs et des modes. Elle croit vendre les produits de son élégant travail à un marchand, qui les lui paie assez cher pour que la journée lui vaille vingt francs, et n’a pas eu depuis six ans un seul soupçon. Elle paye toutes les choses de la vie à peu près le tiers de ce qu’elles valent, en sorte qu’avec six mille francs par an, elle vit comme si elle avait quinze mille francs. Elle a le goût des fleurs, et donne cent écus à un jardinier qui me coûte à moi douze cents francs de gages, et qui me présente des mémoires de deux mille francs tous les trois mois.

    Le comte est toujours auprès d’Honorine comme une providence invisible (ou un auteur de romans), mais il ne peut s’en faire reconnaître. Elle le fuit avec obstination, elle refuse toute communication avec lui. Il m’est donc impossible de pénétrer dans ce cœur : la citadelle est à moi, mais je n’y puis entrer.

    Le comte essaie une nouvelle ruse. Maurice fera connaissance avec la belle Honorine ; il gagnera sa confiance et jouera, pour finir, les intermédiaires entre les deux époux. Le plan est couronné de succès. Maurice s’installe rue Saint-Maur et, feignant un désespoir amoureux qui le rend indifférent à toutes les femmes, conquiert peu à peu l’amitié d’Honorine. Après quelques péripéties, la jeune femme accepte de retrouver son mari ; Maurice voit ses efforts couronnés par un poste de diplomate et un riche mariage en Italie.

    Mais il semble qu’il y a comme une malédiction du mensonge : Honorine donne maintenant à son mari tous les signes de l’amour conjugal mais la réalité manque. Sa liberté était fausse, son retour est une duperie. (Ses) joies sont aussi vraies que les larmes répandues au théâtre par une actrice. Elle ne peut oublier l’ancien amour ; elle souffre de l’infirmité du souvenir ! Elle en meurt. L’aventure a fait une autre victime : Maurice, qui feignait le désespoir, est maintenant véritablement désespéré. L’artifice est devenu vérité. En fréquentant Honorine rue Saint-Maur, Maurice est tombé amoureux d’elle. Sa carrière en Italie est un exil. Son mariage à Gênes avec une belle italienne reproduit, symétriquement, l’union désaccordée d’Octave et d’Honorine.

    Deux énigmes trouvent leur solution : les secrets du comte et du consul sont maintenant connus. Mais le double dévoilement ne change pas la donne : l’amour n’est pas payé de retour ; le comte va mourir inapaisé ; le consul est malheureux. L’insatisfaction est le résultat de ces aveux en cascade : c’est à ses dépens que Maurice a été mis dans la confidence d’Octave ; on apprend également, dans les dernières pages, que la femme du consul a écouté aux portes le récit de son mari : elle connaît maintenant leur malheur. Apparence et vérité, énigme et dévoilement, mystification et aveu, les couples ne s’accordent pas et, propulsée par leur puissant balancier, la fiction peut se poursuivre.

  • Golaud

    Un livre de souvenirs ("heureux") de Maeterlinck : Bulles bleues. Récits d'enfance et de jeunesse. On peut y trouver quelques allusions à Pelléas :
    - la cousine Emma. Elle était célèbre parce que fort belle, elle exhibait les plus longs cheveux que j'aie vus. Elle portait deux nattes d'or qui lui descendaient jusqu'aux jarrets. On aurait dit une princesse mérovingienne, Frédégonde ou Hildegarde, échappée d'une chromo.
    - la première maîtresse. Un soir, passant dans une rue abandonnée, je la vois qui embrasse un monsieur (...) Je surprends la scène avec une stupéfaction douloureuse, mais il n'y avait rien à faire et déjà Golaud, qui n'était pas encore né, murmurait en moi : "Je n'attache aucune importance à ces choses ; voyez-vous vous ferez comme il vous plaira." En silence, je m'éloigne dans la nuit déserte en tâchant de me croire le plus malheureux des hommes, mais je n'y parviens pas.
    -
    la mort d'un frère. Il vint au monde sept ou huit ans après le dernier-né de nous trois. (...) Il n'eut pas à souffrir de nos équipées turbulentes et souvent assez brutales qu'il contemplait gravement, car nous respections sa faiblesse et la sorte de sainteté diffuse qui l'enveloppait déjà sous l'aile de la mort. (Pour citer la pièce, avait-il le visage grave et amical de ceux qui ne vivront pas longtemps ?).

    (Le personnage de Golaud n'est-il pas de tous les personnages de la pièce celui qui s'apparente le plus à l'auteur ? - non qu'il ressemblerait à Maeterlinck, dont je ne sais rien, mais parce qu'il est le moins énigmatique, le plus proche, le plus clairement humain des protagonistes. Mélisande lui (nous) échappe par son mystère, son amnésie ou sa dissimulation. Pelléas est marqué au front de la "pâleur d'Abel" ; il est étrange. Geneviève et Arkel sont limités, impuissants ou aveugles.)