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Honorine, Lucrèce et Hélène

La veille, dans une dernière discussion tout amicale, la comtesse (Octave, c’est à dire Honorine) s’était écriée :
-  Lucrèce a écrit avec son poignard et son sang le premier mot de la charte des femmes : Liberté !

Pauvre Honorine ! Elle se trompe ; elle n’a pas même la liberté de l’héroïne romaine : c’est une Lucrèce dont Tarquin est l’époux… Après être revenue auprès de son mari, elle meurt de désespoir en se cachant de lui ; comme elle le fait savoir discrètement à Maurice :
J’ai dit aux médecins qui ont découvert mon secret :  – Faites-moi mourir d’une maladie plausible ; autrement, j’entraînerais mon mari.
Il est donc convenu, entre MM. Desplein, Bianchon et moi, que je meurs d’un ramollissement de je ne sais quel os que la science a parfaitement décrit.

Malheureuse Honorine ! sa vie comme sa mort est une perpétuelle fable : dans les années qui ont suivi sa fuite, son mari a fait courir le bruit de sa disparition dans un naufrage, au loin. A son retour au domicile conjugal, les journaux annoncèrent l’arrivée, par un paquebot anglais, de la comtesse Octave rendue à sa famille, après des événements de voyage assez naturellement inventés pour que personne ne les contestât.
(Ressemblant en cela à l’Hélène antique, qu’une tradition fait passer en Egypte pendant qu’un fantôme est enlevé par Pâris et gardé à Troie).

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