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Refermés - Page 40

  • L'Ecosse en vue

    And, in fact, she cantered up to the top a gentle hill, commanding an extensive prospect. Casting her eyes around, to see that no one was near us, she drew up her horse beneath a few birch-trees, which screened us from the rest of the hunting-field, – "Do you see yon peaked, brown, heathy hill, having something like a whitish speck upon the side?"
    "Terminating that long ridge of broken moorish uplands? – I see  it distinctly."
    "That whitish speck is a rock called Hawkesmore Crag, and Hawkesmore Crag is in Scotland."
    "Indeed? I did not think we had been so near Scotland."
    "It is so, I assure you, and your horse will carry you there in two hours."
    "I shall hardly give him the trouble; why, the distance must be eighteen miles as the crow flies."
    "You may have my mare, if you think her less blown – I say, that in two hours you may be in Scotland."
    "And I say, that I have so little desire to be there, that if my horse's head were over the Border, I would not give his tail the trouble of following. What should I do in Scotland?"
    "Provide for your safety, if I must speak plainly. Do you understand me now, Mr. Frank?"

    (Commencé Rob Roy de Walter Scott – je ne sais pas si j'irai jusqu'au bout mais je ne boude pas mon plaisir à la lecture de cette scène de panorama, au chapitre 7.)

  • Lumières portées

    Ouverture de la Femme sans ombre (trad. JY Masson), d'Hofmannsthal.

    La nourrice ne dort pas ; avant l'aube, sur la plus haute terrasse du palais, elle voit voler à elle un esprit lumineux :

    la chose qui luisait s'approchait rapidement, et les cimes des arbres reçurent de son passage une lueur.

    (Ainsi dans ce début, ce n'est pas l'ombre mais la lumière qui est projetée : par le messager, par le soleil et par le corps de l'impératrice, la femme sans ombre).

  • Fatigue du biographe

    I did not exert myself to get Dr Johnson to talk, that I might not have the labour of writing down his conversation. (Boswell)

    A l'automne 1773 Samuel Johnson et James Boswell voyagent ensemble dans les Highlands. L'un et l'autre publieront leurs impressions. Johnson consacre son mémoire à une description du pays et de ses habitants rédigée avec le sérieux et le ton de supériorité d'un ethnologue confronté à une peuplade primitive. Cependant, chez Boswell, la matière qui prédomine est Johnson lui-même et les apophtegmes proférés par ce dernier sur les sujets les plus divers, souvent loin de l'Ecosse et des Ecossais, (ça va de la Littérature à la Religion en passant par l'éducation des enfants).

    Le 7 septembre, sur l'île de Skye, les voyageurs sont retenus chez leurs hôtes par le mauvais temps. Boswell est envahi par la mélancolie. Voyage et conversation s'interrompent (et coïncident).

  • "Clair-ruisseau"

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    Già m'avean trasportato i lenti passi
    dentro a la selva antica tanto, ch'io
    non potea rivedere ond' io mi 'ntrassi;

    ed ecco più andar mi tolse un rio,
    che 'nver' sinistra con sue picciole onde
    piegava l'erba che 'n sua ripa uscìo.

    Tutte l'acque che son di qua più monde,
    parrieno avere in sé mistura alcuna
    verso di quella, che nulla nasconde,

    avvegna che si mova bruna bruna
    sotto l'ombra perpetüa, che mai
    raggiar non lascia sole ivi né luna.

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  • Grand Hôtel

    Hélas, le vent de la mer, une heure plus tard, dans la grande salle à manger, (...) il parut cruel à ma grand-mère de n'en pas sentir le souffle vivifiant à cause du châssis transparent mais clos qui, comme une vitrine, nous séparait de la plage tout en nous la laissant entièrement voir et dans lequel le ciel entrait si complètement que son azur avait l'air d'être de la couleur des fenêtres et ses nuages blancs un défaut du verre. Me persuadant que j'étais « assis sur le môle » ou au fond du boudoir dont parle Baudelaire, je me demandais si « son soleil rayonnant sur la mer » ce n'était pas – bien différent du rayon du soir, simple et superficiel comme un trait doré et tremblant – celui qui en ce moment brûlait la mer comme une topaze, la faisait fermenter, devenir blonde et laiteuse comme de la bière, écumante comme du lait, tandis que par moments s'y promenaient çà et là de grandes ombres bleues, que quelque dieu semblait s'amuser à déplacer, en bougeant un miroir dans le ciel.

    (Il faisait nuit. Alors, c'est nous qui sommes le spectacle pour les passants dehors – et pour nous-mêmes : l'obscurité ayant posé son tain contre la vitre.)

  • Figure

    A ce point permettez-moi, cher ami, d'abandonner mes habitudes de ventriloque auxquelles je ne puis m'empêcher d'avoir recours de temps en temps, et d'interroger pour vous directement cette poupée entre mes bras qui constitue toute ma troupe. Ne commettez pas l'erreur d'essayer de vous représenter sa figure, c'est l'attitude générale seule qui importe. Quant à la figure, c'est un de ces masques vagues que la pluie forme sur la vitre d'un wagon et où les yeux ne sont une seconde réalisés qu'au détriment de la bouche.

    (Claudel - le Point de vue de Ponce Pilate, in Figures et paraboles)

  • Lecture perdue

    Musser, anhélation, lérot et prosecteur : il y avait ces mots dans le livre que je finissais hier soir. Ils sont dans le dictionnaire ; je me souviens encore de leur définition. Mais quel pouvait bien être le sens des phrases qu'ils interrompaient ?