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Mes bouquins refermés - Page 116

  • A Valvins

    (...) il n'y a plus de champs et les rues sont vides, je te parlerai de nos meubles.. (Frisson d'hiver).

    Dans la maison de Valvins, où mourut Mallarmé, sont montrés en bonne place (après quels déménagements ?) ces objets qui seraient la pendule de Saxe et le miroir de Venise du poème.

    (Mais aux vitres nulle « ombre singulière » ; et, par la fenêtre, ou derrière les stores éblouis les arbres en fleurs du jardin, ou le désordre des haies au bord du fleuve).

  • Fatigue du biographe

    I did not exert myself to get Dr Johnson to talk, that I might not have the labour of writing down his conversation. (Boswell)

    A l'automne 1773 Samuel Johnson et James Boswell voyagent ensemble dans les Highlands. L'un et l'autre publieront leurs impressions. Johnson consacre son mémoire à une description du pays et de ses habitants rédigée avec le sérieux et le ton de supériorité d'un ethnologue confronté à une peuplade primitive. Cependant, chez Boswell, la matière qui prédomine est Johnson lui-même et les apophtegmes proférés par ce dernier sur les sujets les plus divers, souvent loin de l'Ecosse et des Ecossais, (ça va de la Littérature à la Religion en passant par l'éducation des enfants).

    Le 7 septembre, sur l'île de Skye, les voyageurs sont retenus chez leurs hôtes par le mauvais temps. Boswell est envahi par la mélancolie. Voyage et conversation s'interrompent (et coïncident).

  • "Clair-ruisseau"

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    Già m'avean trasportato i lenti passi
    dentro a la selva antica tanto, ch'io
    non potea rivedere ond' io mi 'ntrassi;

    ed ecco più andar mi tolse un rio,
    che 'nver' sinistra con sue picciole onde
    piegava l'erba che 'n sua ripa uscìo.

    Tutte l'acque che son di qua più monde,
    parrieno avere in sé mistura alcuna
    verso di quella, che nulla nasconde,

    avvegna che si mova bruna bruna
    sotto l'ombra perpetüa, che mai
    raggiar non lascia sole ivi né luna.

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  • Rouge

    Au cinéma. Revu Party Girl.

    Vicky Gaye partage son appartement avec une autre danseuse du Golden Rooster. Un soir elle rentre tard ; la lumière est allumée à côté ; elle appelle : son amie ne répond pas. Vicky pousse la porte entrebâillée, se fige, tombe. Nous voyons, par-delà son évanouissement, ce qu'elle vient de voir, peut-être comme elle l'a vu, basculant, très vite, une image fixe, comme une vision : devant elle, l'eau sanglante du bain, les bras étendus et la tête morte de l'autre (qui dans mon souvenir va se confondre avec la femme tombée aux pieds de Sardanapale.)

  • Ninotchka

    Au cinéma. Revu Ninotchka.

    A l'arrière-plan de la comédie, la pire des Terreurs ; celle où les victimes se rangent d'elles-mêmes contre le poteau d'exécution. Ninotchka s'effondre, mais se relève ; cette fois, la salve n'était qu'un bouchon de champagne.

  • Trait blanc

    Dans le Printemps de Poussin, il y a au fond de la prairie illuminée une image incertaine, comme un coup de pinceau blanc, donné horizontalement, de gauche à droite. (Le premier plan se joue dans une ombre qui préfigure l'expulsion du Paradis terrestre ; le second est baigné par les rayons du soleil levant). De quoi s'agit-il ? Peut-être le front d'une chute d'eau, brillant dans la lumière. (Par comparaison avec cet autre paysage de Poussin, accroché dans une salle voisine et construit selon le même principe, habituel, d'orientation vers l'amont : des plans d'eau étales se suivent, étagés de bas en haut selon l'éloignement, et sont reliés par un chenal souvent invisible, quelquefois barré par une cascade.)

  • Schumann, Berg, Wagner

    Concert à la Cité de la Musique.

    Entre l'Amour et la vie d'une femme baryton et les poésies de Madame Wesendonck, surtout les quatre lieder somnambules de l'opus 2 d'Alban Berg