Concert au Théâtre des Champs-Elysées.
Rétrospectivement la première partie ressort presque insipide et même boiteuse (avec dans le concerto de Mozart un certain déséquilibre entre le dix-huitième siècle essoufflé du soliste et l'énergie de l'orchestre).
Il n'y avait pas ces défauts dans la Dixième de Chostakovitch : à la fois musique pauvre, brisée, sans couleurs mais cohérente, forte, juste. A l'exception du quatrième mouvement plus difficile à envisager avec son espèce de joie fausse et vulgaire, une palette de gris et de noirs peint – si l'on veut – la désolation, le sarcasme ou l'horreur. Mais les plus beaux sont ces moments d'énigme ou d'aube (les petites flûtes à la fin du premier mouvement ; dans le troisième, le motif répété par les cors en forme d'appel suivi par la respiration des cordes) : une lumière sans qu'on sache d'où elle vient.