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Diversion - Page 12

  • Le démon de l'orientation

    Vivez-vous comme moi dans une ville orientée (Nord-Sud, Est-Ouest, Cardo et Decumanus) ? souvent je me surprends à donner aux lieux et aux trajets un sens et une position par rapport aux points cardinaux ; je prends le métro, descends une rue, traverse une place, entre dans un appartement : une image de leur orientation se forme en moi ; l'image est liée à la représentation d'un parcours, elle se constitue selon une cartographie intérieure, par exemple le plan de la ville que j'ai en tête ; elle est très grossière, fondamentalement chevillée au corps et à sa position dans l'espace (comme devant, derrière, à droite, à gauche). Le processus est quasi inconscient, presque irrépressible. Je m'en rends compte à ses échecs : quand la première impression est fausse, quand les points cardinaux imaginaires sont inversés et que l'esprit perdu cherche à orienter selon la raison une fenêtre que l'intuition a tordue (efforts démesurés pour retourner une rue, faire pivoter les façades, rabouter des perspectives.)

    (Je me souviens de René Leys)

  • Samedi

    Encore au musée, dans la section des peintres du vingtième siècle. Il y a là dispersée face aux œuvres une petite communauté, trois ou quatre en blouse blanche, palette et pinceau à la main, chacun devant son chevalet. Mais (approchons-nous, faisons le tour) les toiles qu'ils peignent n'ont rien à voir avec celles qu'ils ont devant eux.

  • A l'étranger

    La loge n'a rien de royal ; l'ouvreur, complice et déférent, nous y conduit tels des parents incognito de la dynastie régnante. Mais revient nous chercher bien vite car il y a eu un incident au vestiaire. Est-ce grave ? en marchant il explique : après le dépôt, pendant les manipulations d'usage, un portefeuille s'est retrouvé à terre sous nos basques. Une reconnaissance est nécessaire. Nous arrivons : la petite dame est passée devant son comptoir. Elle tient dans une main la veste, dans l'autre le portefeuille : elle ne comprend pas, elle est désolée, d'où a-t-il pu tomber ? les tirettes sont fermées.

  • Forgiveness is a duty

    Le musée des Beaux-Arts d'Anvers : une énorme et vieille bâtisse néo-classique où on entre par un portique démesuré et de vastes escaliers. A l'étage noble, la salle d'honneur au centre est consacrée à la gloire de Rubens. Mais entre les grands tableaux d'autel sont placés des écrans et des haut-parleurs, identiques, synchrones, sonores. Une haute vitrine bloque le centre de la salle, avec des pièces d'armure éparses sur le socle blanc. Ç’a été le lieu d'une action dont l'enregistrement est maintenant diffusé sur les murs. Une voix forte ouvre chaque épisode. Dans le cube en verre deux artistes armurés combattent, symboliquement sans doute. A un certain moment les casques sont levés. L'homme quitte l'arène. Il saigne un peu et écrit à l'encre écarlate sur les murs. La femme reste. Elle pleure et chantonne, crescendo, decrescendo : Forgiveness is a duty.

  • "Clair-ruisseau"

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    Già m'avean trasportato i lenti passi
    dentro a la selva antica tanto, ch'io
    non potea rivedere ond' io mi 'ntrassi;

    ed ecco più andar mi tolse un rio,
    che 'nver' sinistra con sue picciole onde
    piegava l'erba che 'n sua ripa uscìo.

    Tutte l'acque che son di qua più monde,
    parrieno avere in sé mistura alcuna
    verso di quella, che nulla nasconde,

    avvegna che si mova bruna bruna
    sotto l'ombra perpetüa, che mai
    raggiar non lascia sole ivi né luna.

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  • Tacite interruption

    O bords siciliens d'un calme marécage
    Qu'à l'envi de soleils ma vanité saccage
    Tacite sous les fleurs d'étincelle, CONTEZ

    (..)

     

    (écoutons)

  • Onze mille

    En parcourant ceci, je constate, et ce n'est pas la première fois, que je ne peux plus lire le nom de Sainte Ursule sans penser aux premières victimes autochtones, bien oubliées, de la grippe aviaire en France.