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Mes bouquins refermés - Page 132

  • Cinq encore

    A nouveau à Beaubourg (Big Bang) voir les Cinq anges pour le Millénaire de Viola : apparitions asynchrones, ascensions qui sont aussi des immersions, rumeur de cataracte et de cigales, couleur tranchée de chaque projection comme les robes des anges dans certains Baptêmes du Christ.


    (Bellini - Baptême du Christ, Santa Corona de Vicence -détail).

  • la perduta strada

    Ouf ! après pareil effort, j'ai bien le droit de citer trois vers de Dante :

    Noi andavam per lo solingo piano
    com' om che torna a la perduta strada,
    che 'nfino ad essa li pare ire in vano.

  • L'héautontimorouménos

    (Personne ne me le demande)

    Cinq choses que j'aimerais faire avant de mourir : lire der Nachsommer, écrire un sonnet, faire place nette, prendre deux ans de vacances ici ou ailleurs (renouvelables ad libitum), tout revoir.

    Cinq choses que je fais bien ou volontiers : lire, faire des phrases sans verbe, nager, être intelligent par hasard (présomptueux !), disparaître.

    Cinq choses que je fais mal ou pas du tout : la musique (la lire, la comprendre, siffler, chanter etc.), la cuisine, la morale, les mots croisés, ceci.

    Cinq choses qui m'attirent chez l'autre : son pas, ses vues, ses souffles, son corps, son jour.

    Cinq expression favorites : (un silence ébloui), (un silence amusé), (un silence distrait), (un silence accablé), (un silence muet).

    Cinq célébrités irrésistibles : lire ci-contre à droite.

    Cinq dont je veux connaître les réponses à ce questionnaire : je ne veux embêter personne.

  • Remémoration

    L'autre soir, la ville voilée : des toiles tendues devant les façades en ravalement, ailleurs la brume et l'éclairage nocturne. Mais ce matin, le soleil dévêt ... (la suite dans Mallarmé).

  • Seconde tentative

    Après l'éclatante profession de foi hugolienne du Vrai Parisien, je ne me risquerai pas à une défense de Tintoret. A vrai dire je ne sais pas grand chose de ce peintre. Certes, au cours des années, j'ai lu son nom dans un poème de Bonnefoy, dans un roman de Bernhard, chez Henry James récemment : j'ai vu beaucoup de ses toiles et beaucoup d'admirables à la Scuola di San Rocco, ailleurs dans Venise, à Vienne, à Madrid. La dernière, la Cène de San Giorgio Maggiore : belle par sa maîtrise et son audace dans la représentation de l'espace, par la force des corps et des poses, par la lumière qui émane des visages ; l'art d'isoler et d'unifier, de représenter le détail de gestes profondément humains au sein d'une ombre surnaturelle, continue, qui assourdit les couleurs, de mêler fantômes et vivants.

  • Première tentative

    La Cène. (Ombres cernées d'où la lumière sourd comme d'une lampe, corps en formation dans l'espace, ouvrant creusant forçant l'espace, façonnés vivants par la lumière dans la fumée et l'ombre).

    Suzanne et les vieillards. (Nue, huile limpide miroir, flamme et soie).

  • Message

    Un lecteur écrit :

    ... depuis deux jours, accablé par EC. L'impression de l'avoir là, juchée sur les épaules, le cou serré par ses cuisses sans chair. Elle me tire les cheveux, me ricane dans les oreilles, trop contente du tour qu'elle m'a joué ... Quel crampon ! Elle émiette du pain pour les canards (il n'y en a pas !) et déjà des palmes battent l'eau, des cous se tendent, des becs claquent.

    Non. Elle ne dit rien, elle ne fait rien. Silencieuse, maussade, lourde comme le plomb. Pourtant un sac vide, toile décousue, plastique crevé, mal gonflé par la fatigue et par l'auto-apitoiement et par mon souffle. Elle se penche sur ce que j'écris : son ombre sur la phrase qui se termine. Un bâillement. Est-ce sa bouche, est-ce la mienne ?