Undercurrent, de Vincente Minelli.
(How could I fall in love with someone I have never seen ? se demande l'héroïne ; mais sa question alors fait connaître la vérité et la double négation s'annule : oui, elle est amoureuse de Michael, elle l'a donc déjà vu sans le savoir. Une scène antérieure s'explique : Ann est à la recherche de renseignements sur le frère dont son mari refuse de parler ; elle part seule visiter la maison que le jeune homme avait aménagée dans les solitudes ; un inconnu la reçoit, se présentant comme le gardien des lieux ; il pousse une porte qu'elle ne parvenait pas à ouvrir ; son visage se dégage peu à peu au cours d'une longue promenade, qui monte jusqu'à la mer.
L'intrigue est dénouée et le retournement s'achève : le mauvais mari est tué ; Ann retrouve son père ; Michael prend la place de celui-ci au piano ; Ann a, quant à elle, pris le fauteuil d'infirme de la mère des deux garçons. Elle a échangé le secret matériel de l'homme qu'elle avait épousé contre celui, infiniment plus problématique, sans doute, de Michael.)