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Croisées

Le temps d'aimer et le temps de mourir, de Douglas Sirk.

Dans un bureau de l'administration, Ernst et Elizabeth regardent le fonctionnaire dans l'annexe examiner leur demande en mariage. Le père d'Elizabeth est interné dans un camp, les services pourraient en vouloir aussi à la fille. Ernst demande à la jeune femme d'aller l'attendre dans le couloir. Si l'interrogatoire prend un mauvais tour, il posera son calot sur le comptoir donnant ainsi à Elizabeth le signal de la fuite. Elle se tient derrière la porte vitrée et regarde. Tout à la joie de l'issue favorable, Ernst oublie la convention et pose son calot à côté de lui mais il se reprend, part en courant et parvient à rattraper Elizabeth en bas de l'escalier.

La ville a été bombardée. L'usine où travaille Elizabeth est détruite, mais Ernst ne sait pas si sa femme s'y trouvait au moment de la catastrophe. Un incendie ravage l'immeuble où les jeunes mariés ont leur chambre. Ernst parvient à sauver quelques objets ; il attend anxieusement dans la rue au milieu des meubles que les locataires ont déménagés. Une silhouette se faufile gaiement parmi le désordre. Elle esquive la vitre ouverte d'un buffet. Elizabeth arrive.

Les trois semaines de la permission ont passé. Ernst n'a pas voulu qu'Elizabeth le voit partir. Elle se tient cependant dans la gare derrière le battant d'une porte vitrée. Le train démarre. Elle voit le quai à travers le verre brisé de la croisée. La croisée et le timon levé d'un charriot font devant elle comme les croix d'un cimetière. Cette fois le fragile obstacle n'est pas franchi, la séparation est définitive.

 

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