(...) au sommet de la colline de Laon la nef de la cathédrale (...) posée comme l’Arche du Déluge au sommet du mont Ararat, emplie de Patriarches et de Justes anxieusement penchés aux fenêtres pour voir si la colère de Dieu s’est apaisée, emportant avec elle les types des végétaux qui multiplieront sur la terre, débordante d’animaux qui s’échappent jusque par les tours où des boeufs, se promenant paisiblement sur la toiture, regardent de haut les plaines de Champagne. (Proust)
(Les bœufs juchés de Laon n’ont peut-être pas d’autre justification que de marquer la solidité de tours et d’exalter, par contraste, la légèreté des colonnes qui les soutiennent, indiquant qu’il y a assez de sol là-haut pour que le plus gros des animaux puisse marcher ; la prouesse équivalait à faire monter la moins agile des bêtes plus haut encore que le sommet de la colline, comme les pierres qu’elle aida à porter, en plein ciel).
Enchâssement de formes semblables : les tours sont creuses ; à la façon d’échauguettes, des édicules ouverts bâtis sur des colonnes sont disposés aux angles, qu'ils évident. Les tours elles-mêmes, aux extrémités du transept et du portail principal, tracent un quadrangle échafaudant l’espace au-dessus de la cathédrale.
(Photos VP.)