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Madame de Mortsauf et la Zambinella

Un des plaisirs de la (re)lecture de Sarrasine de Balzac est sa forme même, qui a quelque chose d’exemplaire (on aimerait pouvoir dresser une liste d’œuvres qui obéissent au même schéma). Deux parties : la description d’une scène (la soirée chez les Lanty) suivie par un récit (le narrateur raconte à la marquise la vie du sculpteur Sarrasine) ;  la division correspond à la marche de la nouvelle : d’abord la formulation d’une énigme, puis sa résolution. (La scène est le lieu de l’énigme, le récit est le discours de l’élucidation).

Le Lys dans la vallée ne suit pas le même canevas. Mais il y a quelques points de ressemblance. Le roman se présente comme la longue (et invraisemblable) missive adressée à Natalie de Manerville par Félix de Vandenesse et se termine par l’ironique fin de non-recevoir écrite par Natalie en réponse à la copieuse confession de Félix. Félix et le narrateur de Sarrasine espèrent séduire leur auditrice avec l’histoire qu’ils leur racontent et tous les deux échouent. On pourrait trouver quelques points communs entre Félix et le sculpteur Sarrasine, également (s’il est permis) entre la vertueuse Madame de Mortsauf et le castrat Zambinella. Au commencement du Lys il y a aussi une scène presque fantastique et fondatrice : lors d’une fête donnée pour le retour des Bourbon, le jeune Félix se jette sur les épaules d’une inconnue, qui est Madame de Mortsauf, pour les embrasser. (De même que dans Sarrasine, la marquise touche brutalement l’étrange vieillard, qui est Zambinella, provoquant son cri).

Commentaires

  • deux personnes, la semaine passée, m'ont dit "ne me touche pas, je déteste ça".

    L'une, c'était pour la calmer. Mon ex, médecin, m'avait un jour parlé de l'effet calmant du contact physique sur les malades. Mais, "hystérique", mon interlocuteur a préféré me dire son horreur de la manipulation tactile.

    L'autre, c'était par hasard, par accident, j'ai posé ma main sur son avant-bras alors que mon index gauche pointait vers l'écran un chiffre important.

    Dans un cas comme dans l'autre, j'ai été mortifié de la réaction, brusque, accusatrice.

    Noli me tangere.

    J'aime lire, ici, qu'un contact commence un roman...

  • En l'occurence, vous tenez là (si j'ose dire)peut-être deux débuts de roman...
    (Disant cela, je me rappelle un personnage très secondaire de "My Life as a man" de Roth, Mrs Slater, élève de Zuckerman pour un cours de "creative writing" et dont les essais littéraires se concluaient toujours par la description de deux personnages "inadvertently touching").

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