Revu au musée de Leipzig l'exposition Lovis Corinth et, en particulier, le petit autoportrait devant le Walchensee. (L'autre, le grand, est à la Neue Pinakothek de Munich. Le catalogue cite, à propos de ce tableau, quelques lignes de l'épouse du peintre : "je pense à toi en train de peindre là-bas, debout dans cette chaleur de juillet, heure après heure, sans chapeau sur la tête, avec en outre le reflet du lac dans le miroir (...). Tu as travaillé dur pour ce tableau. Il est devenu d'une beauté enchanteresse (...) tout Urfeld même est contenu dans ce portrait.")
Ces mots conviennent encore au petit autoportrait. Le plein air et la lumière du jour sont magnifiquement recréés. Mais il y a aussi un contraste poignant entre la jeunesse de cette lumière, les couleurs qu'elle donne au visage - blond, rouge, blanc - et les traits vieillis du peintre qui s'en trouvent comme fardés. (Entre le vert des feuillages, l'habit clair, et le regard sombre).