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Autre temps - Page 4

  • A Valvins

    (...) il n'y a plus de champs et les rues sont vides, je te parlerai de nos meubles.. (Frisson d'hiver).

    Dans la maison de Valvins, où mourut Mallarmé, sont montrés en bonne place (après quels déménagements ?) ces objets qui seraient la pendule de Saxe et le miroir de Venise du poème.

    (Mais aux vitres nulle « ombre singulière » ; et, par la fenêtre, ou derrière les stores éblouis les arbres en fleurs du jardin, ou le désordre des haies au bord du fleuve).

  • bien après (odor di...)

    Une bougie, une cigarette allumées, éteintes sur la scène par les comédiens. Bien après leur parfum à peine perceptible parvient au fond de la loge.

  • when the woods are red

    (La rougeur des arbres, dans le parc, donne aux premiers jours du printemps quelque chose de l'automne (un automne à l'envers, avec l'accrétion de l'eau en feuillages, sa condensation au lieu de leur dissolution). Elle sera l'occasion de citer les vers de Stevenson et, reflet dans un reflet, d'y lire avril.)

    In Autumn when the woods are red
    And skies are grey and clear,
    The sportsmen seek the wild fowls' bed
    Or follow down the deer;
    And Cupid hunts by haugh and head,
    By riverside and mere,
    I walk, not seeing where I tread
    And keep my heart with fear,
    Sir, have an eye, on where you tread,
    And keep your heart with fear,
    For something lingers here;
    A touch of April not yet dead,
    In Autumn when the woods are red
    And skies are grey and clear.

  • Août

    La première fois que je suis allé à Rome, c'était au mois d'août. Malgré la chaleur on cavalait (la ville est immense, les vacances sont courtes et nous sommes jeunes). Le soir les vêtements sont blanchis par le sel. Epuisés, on reste près des fontaines.

    La favorite est la Barcaccia, place d'Espagne. On peut s'asseoir sur la margelle ovale, tournés vers l'eau, sans parler, écouter sa conversation insaisissable, familière et bavarde. C'est le théâtre d'une seule scène : le défilé des Romains qui vont boire. La vasque a la forme d'une barque ; ils passent à la proue ou à la poupe, traversent le bassin sur une pierre. Les hommes trempent les lèvres dans le jet ou le reçoivent directement au fond du gosier, ils maîtrisent l'art de ne pas faire d'éclaboussures. Les femmes boivent dans un gobelet ou dans la paume. L'autre main est posée sur la pierre. Tiède, pleine et mate, elle contraste avec la fraîcheur pâle et poreuse du travertin.

  • Dimanche soir

    La nuit s'épaississait ainsi qu'une cloison

    (Baudelaire/ Debussy - Le Balcon)

    (La musique ensemble la chambre et l'heure dites par le poème et le temps et le lieu où nous sommes).

  • Métaphore de rien (pour recommencer)

    Je suis dans le métro au Japon. Matin ou soir ; beaucoup somnolent. Moi, debout, loin du soleil et pas à l'heure d'ici, je lis pour ne pas m'endormir. Il y a d'autres lecteurs dans le wagon mais je suis seul à tourner les pages de droite à gauche (les livres ici se parcourent dans l'autre sens). Sauf à me regarder dans le miroir que font les vitres contre l'obscurité du tunnel.

  • Guyane

    Souvent dans les conversations d'ici : de sombres histoires de la route de l'aéroport, de billets d'avion, de villes de l'autre côté de la frontière ; voies difficiles, départs éloignés, culs-de-sac. Comme le fantôme dérisoire de récits ou de projets d'évasion. (Le bagne n'est plus qu'un monument historique, à moitié repeint alors que l'air dissout les barreaux et ronge les murs).