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  • Centaures

    Amours de centaures de Rubens, au musée Goulbenkian de Lisbonne.

    (On observe ici la quadruple conjonction qu’un couple de centaures implique : chaque individu (quatre jambes et deux bras) est le résultat de l’alliage entre la race chevaline et l’espèce humaine et, dans leur accouplement, l’étalon s’unit à la jument et l’homme avec la femme. A hauteur de la croupe, le mâle couvre la femelle avec une ardeur qui continue la poursuite préalable (on voit au second plan l’étape antérieure, où le centaure parvient à saisir une femme-cavale effarouchée).  Le même principe tend encore le torse mâle, avide et fauve, qui va pincer le sein de sa compagne ; mais la blanche jeunesse se retourne et replie le bras pour ceindre la tête de son époux et, serrant l’autre main, va poser sur ses lèvres le baiser de la réciprocité.)

  • Noces

    (Description d'une noce au Caire :)
    Cette jeune Egyptienne, qui n'est peut-être ni belle sous son voile ni riche sous ses diamants, a son jour de gloire où elle s'avance radieuse à travers la ville qui l'admire et lui fait cortège, étalant la pourpre et les joyaux d'une reine, mais inconnue à tous, et mystérieuse sous son voile comme l'antique déesse du Nil. Un seul homme aura le secret de cette beauté ou de cette grâce ignorée (...)

    (Nerval - Voyage en Orient).

     

    ...En effet ils furent rois toute une matinée où les tentures carminées se relevèrent sur les maisons, et tout l'après-midi, où ils s'avancèrent du côté des jardins de palmes.

    (Rimbaud - "Royauté")

  • Panoramas du passage

    La ville est bâtie sur des collines ; elle est prodigue en balcons et en observatoires, qu’elle dégage sur ses flancs pour elle-même, vers tel sommet, opposé, ou tel abord du fleuve. Le premier de l’an, en traversant l’estuaire, nous avons ajouté une vue, cette fois extérieure, à la collection. Sur l’autre rive, la terrasse du café-panorama est déserte. Le vent pousse les nuages et l’éclaircie court sur la ville. Elle fait briller les églises blanches et isole, comme on nomme, un quartier après l’autre. La lumière va et vient, descendant et remontant les pentes, avec le mouvement de pendule des tramways et des funiculaires. Graça, Alfama, Baixa, Chiado, Bairro Alto : nous recommençons, à distance, la promenade... Assise au bord de l’eau, la ville rappelle Rio, Bahia ou Macao ; elle devient au loin la fille de ses filles, et l’image édulcorée ou surannée d’un outremer tropical. Les palmes, l’architecture jésuite et les ascenseurs aériens ont été rapportés à la métropole par la marée des siècles. Et les brèves oscillations de l’éclairement et des machines marquent les tressaillements d’un balancier plus long, qui bat à plus lente pulsation le temps.