A la Salle Pleyel.
Le meilleur moment, ç'a été après un petit quart d'heure, quand tout l'orchestre, au bout d'un assaut de la grande marche funèbre, est pris d'une crise de bégaiement titanesque ; la centaine d'instruments frappe à l'unisson les mêmes syllabes ; le chef retient longtemps et avec autorité l'éternuement cosmique, magnifiant la tension entre la musique déjà écrite et la musique en train de se faire... et puis la pression retombe, le fil se perd (Il y aura d'autres tentatives de ce genre, moins réussies ; comme ce grand crescendo de percussions dans le finale, qui nuit à la progression du drame).
(Mais les sonorités étaient splendides et, en certains passages heureux, la musique, ralentie et voilée, s'éloignait et laissait le temps de rêver aux violons vibrant derrière les collines).