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A l'aube

La rencontre de Jacob avec Rachel et Léa ou le matin, de Claude Lorrain, en provenance du musée de l’Ermitage, dans l’exposition "Destins souverains" au château de Compiègne.

(Une source invisible illumine les lointains et condense ensemble dans le ciel les nuages et l’aube. Au centre, un bosquet presque aussi haut que la toile coupe le paysage en deux : le golfe marin à gauche, les abords de la ville à droite encore endormie sous une énorme fabrique. Le grand arbre marque négativement la course où le soleil va s’élever et dissiper les ombres qui s’attardent au premier plan. A son pied la brune Rachel, habillée en bergère, embrasse la blonde Léa (Les couleurs sont inversées  par rapport au tableau de Cortone au Louvre, l'Alliance de Jacob et de Laban, où dans la figure de Rachel, encore inquiète de l’arrivée de son père, le peintre a donné une des plus sensibles figures de femme de toute la peinture). On a l’impression que Lorrain a réuni ici deux épisodes du récit biblique : la rencontre de Jacob avec Rachel, au bord du puits où elle vient faire boire le troupeau de son père, et la prémonition de l’aube où Jacob découvre dans sa couche Léa au lieu de Rachel, ayant été trompé par Laban qui, dans la nuit, a substitué l’aînée à la cadette.)

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