Marine, de Claude Lorrain.
Le format ovale du petit tableau renforce cette rêverie qui nait quelquefois des soleils couchants du Lorrain, l'impression que le paysage qu'ils illuminent ne s'étend pas extérieurement, sous un regard, mais qu'il a été saisi à la surface d'un globe où il se projette : nous contemplons l'image close qui s'est formée à l'intérieur d'un oeil. Cela explique la matière vitreuse, plus dense que l'air, qui remplit l'étendue transparente. Les nuages n'y flottent pas mais sont pris, comme les éclats blancs du ressac, dans son épaisseur. Le soleil est la pupille de cet oeil, l'ouverture où passent les rayons qui déterminent l'image.