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Le voleur de Bagdad

Au cinéma, Le Voleur de Bagdad, de Michael Powell.

A nouveau les Mille et Une Nuits.

L'amour, ici, c'est la réciprocité des regards. Tout commence par un œil peint sur la proue d'un navire, bleu et solitaire comme le regard de son maître, Jaffar. Malgré ses machinations, le mauvais Vizir ne parviendra pas à gagner l'amour de la belle princesse, à faire qu'elle lui abandonne son regard. Elle aime Ahmad : Ahmad l'a vue et elle a vu en retour (reflété dans l'eau) le regard d'Ahmad.

Amour contrarié : il y a cette scène émouvante où nous voyons la princesse comprendre qu'Ahmad est devenu aveugle. Et, plus loin, à quoi sert l'œil magique, qui permet de voir tout lieu de la terre, si à travers lui on ne peut pas être vu par l'autre ? Le fidèle Abu le brisera.

L'œil et la flèche : le sultan de Bassora ne veut pas qu'on voit le visage de sa fille. Alors pour que les regards se détournent, les cavaliers dispersent la foule ; les archers décochent leurs flèches.

Cette flèche contre un regard fait penser à ce que Daniel Arasse écrit dans Le Détail à propos du Martyre de Saint-Sébastien d'Antonello (il voit un œil dans le nombril du saint) : et le rapport entre cet œil et la flèche profondément fichée de l'autre part de l'axe central sonne comme une réponse de la peinture à qui la regarde : retournant la visée qui a laissé sa trace sur lui, le corps fictif envisage à son tour le spectateur (...)

Tout le passage serait à citer jusqu'à l'évocation du Martyre de Saint-Christophe de Mantegna.

Le méchant Jaffar meurt d'un carreau d'arbalète en plein milieu du front.

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