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Mémoire d'endormi - Page 13

  • Dans le métro

    Je suis avec S quelque part dans le sud de Paris. Sur le plan du métro, au mur, ça se situe vers la Gare Montparnasse. On veut aller au nord, en un lieu, selon ce même plan, proche de la Place Clichy. Je montre la ligne directe. S préfère le détour. Je propose par l’ouest, la 6 et la 2. On changera à la station Charles-de-Gaulle. Je me reprends : on changera à l’Etoile.

    Les escaliers du métro débouchent dans une caverne. Une espèce de cheminée naturelle, inclinée, à travers une pierre terreuse et friable. A droite au fond on aperçoit les quais et les voies. A gauche une ouverture fermée par une grille donne sur le jour. Bien sûr les gens se sont servis du recoin comme d’un urinoir, ça ne sent pas très bon. Le ruissellement a creusé la terre au milieu du chemin.

  • La chambre pas même chauffée

    Le vent souffle du nord. La nuit a été froide. Dans notre chambre, sur le parquet, sous le lit, sur les vitres, on trouve des plaques de glace, très blanches, légères, couvertes d’aigrettes de givre. Je les recueille dans un bassin en métal brillant. Je veux les apporter au savant qui loge de l’autre côté du couloir. Mais sa chambre donne au sud, la différence de température suffit pour que la glace s’évapore. Va-t-il nous croire ? Oui car il reste au fond une dernière plaque translucide sous le givre qui a fondu. Il la prend entre ses doigts.

    Je me retiens pour ne pas citer les derniers mots de la chanson de Bilitis : « il prenait de grands morceaux froids et les soulevant vers le ciel pâle, il regardait au travers » ; qui sont une reprise, sauf le sens, des grappes de raisin sucées par le Faune.

  • Le monde à l’envers

    Une maison avec une arrière-cour et une terrasse. C’est ici qu’habitent mes amis K et S. Grande réunion. Une table est dressée dehors pour le déjeuner. K veut me montrer quelque chose. Je vais être mort de rire. On s’isole dans un coin du salon devant un ordinateur portable. C’est une séquence de film. « Le monde à l’envers ». Des animaux rigolards comme dans un dessin animé conduisent une petite voiture ; ils se promènent dans un parc zoologique. Derrière les grilles au loin dans la végétation on aperçoit des hommes. Je ne trouve pas ça drôle. K ne comprend pas.