Acte 2 de Tristan et Isolde, au Théâtre des Champs-Elysées.
(Comme il s'agit d'un version de concert, permettons-nous quelques remarques sur la mise en scène :
Ratés : la robe toute jaune d'Isolde ; l'entrée en scène de Tristan, comme celle-ci coïncide avec l'arrivée du ténor qui joue Tristan, le ventre en avant et la partition à la main ; la solitude surpeuplée des deux amants, à quelques mètres l'un de l'autre, poussés aux reins par un orchestre tonitruant placé immédiatement derrière eux ; les regards qu'ils échangent alors que leurs voix ne s'accordent pas ; la pose bancale, bras ballants, de Marke une fois qu'il a magnifiquement chanté sa plainte — qui est comme le post-coitum-animal-triste du fameux duo d'amour.
Réussis : le port de tête souverain d'Isolde ; ses quelques gestes mesurés et grandioses ; la chasse lointaine qui se tait et le silence soudain audible, c'est à dire le bruit des sources ; l'extinction du flambeau signal qui fait brasiller l'orchestre ; Tristan assis sur sa chaise constatant, accablé : ce que tu demandes, ô mon roi, tu ne pourras jamais l'apprendre.)