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  • Tristan et Isolde

    Acte 2 de Tristan et Isolde, au Théâtre des Champs-Elysées.

    (Comme il s'agit d'un version de concert, permettons-nous quelques remarques sur la mise en scène :

    Ratés : la robe toute jaune d'Isolde ; l'entrée en scène de Tristan, comme celle-ci coïncide avec l'arrivée du ténor qui joue Tristan, le ventre en avant et la partition à la main ; la solitude surpeuplée des deux amants, à quelques mètres l'un de l'autre, poussés aux reins par un orchestre tonitruant placé immédiatement derrière eux ; les regards qu'ils échangent alors que leurs voix ne s'accordent pas ; la pose bancale, bras ballants, de Marke une fois qu'il a magnifiquement chanté sa plainte qui est comme le post-coitum-animal-triste du fameux duo d'amour.

    Réussis : le port de tête souverain d'Isolde ; ses quelques gestes mesurés et grandioses ; la chasse lointaine qui se tait et le silence soudain audible, c'est à dire le bruit des sources ; l'extinction du flambeau signal qui fait brasiller l'orchestre ; Tristan assis sur sa chaise constatant, accablé : ce que tu demandes, ô mon roi, tu ne pourras jamais l'apprendre.)

  • La Bohème

    A l'opéra Bastille.

    (Combien qu'ils essaient de nous faire croire le contraire, il n'est pas douteux que Mimi, Rodolfo et leurs comparses ont depuis longtemps passé la quarantaine. La bohème s'éternise. Rodolfo a maigri et vieilli. Mimi monte en soufflant l'escalier qui mène à la chambrette. Ils rejouent une jeunesse disparue, forcent leur gaieté et, faute de sentiment, déploient grand les voiles du sentimentalisme. Cependant, ô fureur des coeurs mûrs par l'amour ulcéré, ils s'agacent et s'étrillent, et Mimi finit par mourir ; on ne sait pas pourquoi.)

  • L'habit noir

    Mallarmé parle du définitif, de l'immuable du costume moderne, l'habit noir, et il dit : "Si j'avais à peindre le Jugement dernier, je le peindrais en habit noir."

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    "Le costume moderne est une étonnante caricature de l'homme. Ainsi, chaque homme porte sur sa tête son au-delà égalitaire, le même pour tous : c'est le chapeau à haute forme." Et il disait en souriant : " L'homme, avec ses membres, a un air déraciné et noueux et mal en équilibre. Retournez-le et le voici à l'aise et d'aplomb dans le pot de son chapeau."

    (H. de Régnier, Les Cahiers).