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Révélation nocturne

Je suis alors bien content d'avoir pu, au plus profond du sommeil, composer un vers entier, certes isolé mais complet, adéquat et conforme aux règles de la prosodie. Cependant je peine maintenant à le retrouver ; plusieurs mots manquent que l'effort de mémoire efface quand il les cherche et les syllabes se dissolvent comme un dessin qui se brouillerait à proportion qu'on le fixe. Récapitulons les lambeaux épars : il y avait dans la première moitié le verbe nouer et il me semble qu'il se conjuguait à la troisième personne du pluriel, à l'imparfait ; après la césure, venait ce membre aux branches du et puis un nom d'arbre, à la rime. Mais je crois que je m'éveille peu à peu. Je songe au cri de guerre de Golaud Absalon ! Absalon ! alors qu'il retient sa femme par les cheveux l'ayant jetée à terre et la maltraite. Je comprends l'allusion au fils de David, mort, livré aux coups de Joab, parce que sa longue chevelure s'est prise dans les branches "d'un grand térébinthe" sous lequel il passait à dos de mulet, en fuyant. Les éléments du récit de la Bible sont assurément dispersés dans la pièce de Maeterlinck et il s'agit à présent de les renouer.

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