Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Tristan et les Borgia

A présent Tristan pilotait et il faisait beau temps. Et du fait que la chaleur était oppressante, il eut très soif et demanda alors du vin à boire. Un des pages de Tristan bondit aussitôt et remplit une coupe au tonnelet que la reine avait placé sous la garde de Brangien. Lorsque Tristan eut pris la coupe, il en but la moitié et donna à boire à la jeune fille ce qui resta dans la coupe.
Ils furent tous deux abusés par le breuvage qu'ils avaient bu parce que le garçon en avait pris par erreur ; celui-ci fut la cause d'une vie remplie de peines, de souffrances et de longs tourments, ainsi que d'appétits charnels et de désirs perpétuels. Immédiatement le coeur de Tristan se porta vers Yseult, et tout son coeur à elle se porta vers lui, en un amour si violent qu'ils n'avaient aucun moyen de s'y opposer.
(La saga de Tristan et Yseult - trad. D Lacroix et P Walter)

Mais voilà qu'au comble de leurs plus grandes espérances (tant sont vaines et trompeuses les pensées des hommes) le pape, alors qu'il était allé dîner dans une vigne proche du Vatican pour échapper aux grandes chaleurs, est soudainement transporté au palais pontifical et donné pour mort, et qu'aussitôt après on amène et on donne pour mort son fils. (...) On a toujours cru que l'origine de cet événement était le poison ; et, selon la version la plus commune, on raconte ainsi le déroulement de l'affaire : le Valentinois [César Borgia], qui devait se rendre au même repas, avait décidé d'empoisonner Adriano, cardinal de Corneto, dans la vigne duquel ils devaient dîner (...) ; on raconte donc que le Valentinois avait envoyé à l'avance certaines fiasques de vin empoisonné et les avait fait remettre à un domestique qui n'était pas au fait de la chose, avec consigne de ne les donner à personne ; mais le pape survint par hasard à l'heure du dîner, et, accablé par la soif et les chaleurs excessives, demanda qu'on leur donnât à boire : comme les provisions pour le dîner n'étaient pas encore arrivées du palais, ce domestique, qui croyait qu'on le réservait parce que c'était du vin de très grand prix, lui donna à boire de ce vin qu'avait envoyé à l'avance le Valentinois ; celui-ci, arrivant alors que le pape buvait, se mit aussitôt à boire du même vin.
(Guichardin, Histoire d'Italie - trad. P Abruggiati).

Les commentaires sont fermés.