Exilé dans le département des objets d'art (la technique l'emporte sur l'artiste), un étage en dessous du Guillaume des Ursins et du Charles VII, l'autoportrait de Jean Fouquet. Email peint sur cuivre : le métal est comme le tain du miroir où le peintre a pris son image ; ses yeux vivants y sont fixés entre les deux termes de son nom et attestent à l'égal de celui-ci, avec gravité, la présence solitaire du peintre. (A notre tour, nous pouvons la constater en ajustant notre regard à la pièce ronde, oeilleton percé dans l'épaisseur jaune du temps.)
Commentaires
Avec votre lien ,en cliquant sur le médaillon , on obtient une image agrandie de ce médaillon .
Sur cette page :
http://expositions.bnf.fr/fouquet/grand/f119.htm
(trouvée avec le lien de la BNF )
il y a aussi le médaillon avec un rendu que je trouve bien meilleur ....
Pourtant dans les deux cas , le nom Chuzeville est indiqué .
Il me reste à aller au Louvre pour voir l'original .....
Grâce à votre lien , je suis arrivé sans coup férir dans la salle de l'auto-portrait de Jean Fouquet . J'ai été ému par la vie qui s'en dégage .
Plus tard , j'ai repensé à un petit livre de la collection "le goût de notre temps" (Skira) : Paris d'autrefois (1957) . Ce livre ( avec un texte de Pierre Courthion ) contient des reproductions d'oeuvres de Fouquet , dont un folio , retrouvé en 1946 , du livre d'Etienne Chevalier ( folio 85b , New-York , collection Robert Lehman).
J'en extrais ce commentaire (page 28 ):
En 1946 " on a retrouvé [...] deux importants feuillets (du livre d'Etienne Chevalier ) , l'un une Vue intérieure de Notre-Dame où saint Vrain délivre les possédés ; l'autre ; la Cité vers 1460 , la Descente du Saint-Esprit qui , du haut du ciel , vient frapper , rayon lumineux , un groupe de fidèles , alors qu'en sarabande effrénée les démons s'enfuient épouvantés . Ces pieux personnages , où sont-ils agenouillés ? Sur la terrasse de l'hôtel de Nesle [...]
Ce paysage-type de Notre-Dame – le plus beau , certainement , des anciennes visions qu'on nous en a laissées – est fait d'après nature . Les architectures y sont représentées avec une grande fidélité , mais Fouquet a placé , à droite , deux collines imaginaires pour maintenir l'assise de sa composition .
Ce Paris tendrement coloré sous son grand ciel de Pentecôte , cette ville rosée aux pierres lumineuses , aux eaux tranquilles , ce Paris , c'est presque déjà le nôtre , la Paris qu'a chanté Péguy ; "ville du corps et de l'esprit ... , ville où se vend le plus de vice , où se donne le plus de prière . "
A Chantilly, nombreuses vues de Paris également : la plus belle est peut-être celle avec la Conversion de saint Paul. La campagne vers le sud-est, en deçà de la Bastille, la plaine marneuse et les halliers jaunes.