Le Massacre des innocents de Bruegel dans l’exposition des collections royales britanniques au musée de Bruxelles. Alors que le tableau était dans les collections de l’empereur Rodolphe II, les enfants massacrés ont été couverts par des repeints et remplacés ou bien par des ustensiles et des ballots ou bien par des animaux, une oie, un veau, et l’épisode biblique a été transformé, par euphémisme, en une scène de pillage. La peinture a été détériorée et le sens est perdu.
A contrario, dans la mise en scène de Pelléas et Mélisande à la Monnaie, à l’acte IV, les moutons dont les pleurs intriguent tant Yniold (Ce n’est pas le chemin de l’étable, où vont-ils dormir cette nuit ?) sont figurés par des enfants tenus en laisse. Ici le sens est outré (les moutons sur le chemin de l’abattoir représentent les innocents massacrés donc ce sont des enfants) et la vision au lieu d’annoncer le meurtre de Pelléas l’excède et le dévalue.