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Pelléas et Mélisande

Théâtre de la Monnaie.

C'est, pour une fois, à l'occasion de cette représentation, la voix Pelléas qui m'a semblé la plus forte, la plus présente. Elle ne trahissait pas pour autant le personnage qui restait certes "un peu étrange", intimidé, velléitaire, incapable longtemps de franchir le pas ; elle le faisait même apparaître bavard (je ne le dis pas en mauvaise part) : les paroles précipitées témoignent de son agitation ; il m'a semblé que Mélisande parlait à peine dans la dernière scène qui les réunit. (Et ce soliloque s'inscrivait bien, alors, dans la suite de celui d'Arkel et de Golaud : car, dans le quatrième acte, successivement,  les trois hommes (les trois "âges") entreprennent Mélisande ; et celle-ci, malgré sa préférence, ne rejette personne).

Golaud, à proportion (la substance des deux hommes est-elle incompatible ?), s'effaçait et semblait rejeté à la marge (alors que, dans les autres productions, il était toujours apparu comme le personnage le plus humain du drame, celui qui est présent du début à la fin et qui détermine l'événement).

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