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A distance

La table est installée dans l’ouverture d’un porche, derrière les vantaux et débordant vers l’intérieur. La halle au-delà forme un T, vaste comme une cathédrale et couverte d’une verrière (sauf dans la partie transversale, plus étroite mais aussi haute que la nef, fermée par un berceau de maçonnerie). Le sol de marbre brille ; les parois sont richement décorées de plaques de pierre de couleur et de moulures et de guirlandes en stuc. Mais tout l’édifice est vide à l’exception de quelques tables dressées comme la nôtre aux extrémités.
C’est une réunion de famille, un repas de baptême peut-être. Je salue des parents que je n’avais encore jamais vus. On lève les yeux au ciel, on montre du doigt la voûte transparente, mollissant les genoux pour faire croire qu’on vacille : une telle hauteur, ça donne le vertige !
Plus loin dans la ville il y a une église en brique. Elle se dresse dans la pente d’un seul bloc ; des décrochements verticaux, autour du clocher central, animent seuls la façade. Mais à l’approche, le réseau des rues se desserre. L’unité du  bâtiment n’était elle-même qu’illusion de la perspective. La tour, qu’on y voyait, se détache, recule : elle apparaît isolée, presque sans épaisseur, dans un coin de pelouse, là où tourne la route.

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