Art grec : art essentiellement funéraire. (...)
Comme si la pensée de l'artiste grec, ce n'était que cette équation : moins on reconnaît de réalité aux contradictions d'une chair évidemment périssable et plus on se doit de porter à une perfection de la forme ce rapport de l'âme et du corps visible que la vie comme elle est vécue empêche de délivrer du non-être. Mais ce sont des morts, ces abeilles qui volent en silence autour de la ruche des nombres. Ce que l'on ressent l'être de la vie, de sa vocation à présence, ne ruisselle plus au travers des voies de l'Intelligible.
(Bonnefoy - Le Grand Espace, la Grèce 3)