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Une vanité

Un homme et un enfant marchent ensemble dans les marécages. Le père dans une prairie asséchée (ses pas évitent les  bottes de joncs vertes et drues, s’enfoncent dans la mousse grise, font craquer une résille d’herbes sèches) ; le fils en contrebas du talus, le long du fossé plein d’eau noire, sur les galets des berges. La tranchée s’élargit en mare. Les promeneurs la contournent jusqu’à une grosse pierre à demi immergée où ils finissent par grimper. Le rocher est plein de bosses et de creux ; ses cavités profondes s’ouvrent comme des orbites vides.

C’est bien un crâne géant. Poli à la ressemblance de l’ivoire, il repose dans une crypte habillée de calcaire rouge. Il a été  placé là dans l’Antiquité. Une stèle en marbre témoigne de l’occupation séculaire : les noms anciens y sont gravés, les modernes ont inscrit leur passage à l’encre, qui s’est effacée. On nous fait remarquer une très vieille figure ; dans le dessin, on reconnaît  tout le détail de ce qui faisait l’équipement d’un soldat semi-barbare de ce pays (une Macédoine) ; cette espèce de capuche a pour nom merlin. Aux murs on nous montre encore des tableaux : ce sont des copies (les chefs-d’œuvre ont été enlevés). Mais celui-ci est original : il représente la Vierge assise très haut sur un trône fait de l'empilement de blocs bruns, violets et porphyre ; à ses pieds, debout, des saints en habit d’évêques, coiffés de mitres.

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