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Berlioz, Ravel

Salle Pleyel.

Les Nuits d'été. Les vers de Gautier sont sans grâce ("les pleurs d'argent de l'arrosoir" sont difficiles à avaler, la voix elle-même gobe difficilement l'ustensile) mais la musique y mène la poésie ; c’est elle (ses accents, sa couleur) qui fait naître les images, dépassant l’alternance convenue des strophes et du refrain (ainsi la rose fantôme danse au chevet de la belle ; une éclaircie vient pâlir le rivage funèbre du Lamento). Circulaire, repliée sur elle-même, ou bien prise par des mouvements d'envolées ou d'essor : dans Absence, à l'antienne d'un appel immobile (qui semble se dissoudre dans l'air : "Reviens ! Reviens !") s’opposent de longs regards qui traversent et éprouvent l'étendue... En deux occasions au moins, une palpitation sublime saisit le chant ("Ce léger parfum est mon âme..." et "Sur les ailes de la musique...").

(Schéhérazade de Ravel : dans le premier air, une grande houle semble porter la voix ("je voudrais voir...") ; et dans le repli des vagues éclosent les visions : "Damas et les villes de Perse" ; une pagode miniature garnie de clochettes sur le nom de "Chine" ; un jardin ; le sang d’une exécution.)

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