La Traviata, à l'opéra Garnier.
Première Traviata. C’est aussi la première fois que j’apprécie autant un opéra de Verdi : la concentration et la concision du drame, la retenue des chanteurs et de l’orchestre, ses couleurs simples et touchantes (les cordes blanches de l’agonie, la clarinette du désespoir). J’aime beaucoup la mise en scène qui rassemble le tout en faisant de Traviata un tour de chant de Violetta : de loin en loin, un projecteur l’isole dans un rond de lumière ; elle pousse sa chanson ; les airs reviennent comme des refrains. Son théâtre est à Paris, capitale du 19ème siècle ; l’amour y va avec le malheur et finit par la mort de l’héroïne :
Povera donna, sola
Abbandonata in questo
Popoloso deserto
Che appellano Parigi
Installée à la campagne (c'est-à-dire dans un pavillon avec tondeuse), Violetta Bovary rêve, au lieu de liaisons adultères, de pureté et de sacrifice. Alfredo, très sincèrement amoureux, est séparée d’elle par la distance fatale qui disjoint la scène et le monde. A côté d’eux, la société vaque à ses plaisirs de pacotille (dont l’attribut est ces flûtes à champagne en plastique qu’on prend beaucoup de mal à briser).
Commentaires
"Première Traviata" : tu vas y aller quatre fois comme Arabella ? (l'inquiétude me gagne)
non bizarrement ça a l'air beaucoup plus difficile d'avoir des places... (j'y serais bien retourné sinon)
Merci de la citation. Tu me fais penser à mon ami, le professeur français qui aime l'opéra : un soir, à la radio, il a chanté ces mots ; après, il a dit : "Basta, io non sono ."
[J'oubliais de préciser qu'il avait changé le nom de la ville, qui rime avec Paris].
PARDON.
"Basta, io non sono coloratura."
Ne suis pas non plus colorature.
> pat : on dirait une phrase de Balzac mais je ne sais pas si elle s'y trouve.
> GC : et pourtant, quel répertoire !