Le Voyageur de la Toussaint, de Louis Daquin.
L'intrigue est compliquée et les personnages sont nombreux : heureusement les interprètes sont connus, les caractères qu'ils représentent ont déjà été fixés, ailleurs, au cours d'une longue carrière, et leur apparition suffit pour comprendre à qui on a affaire (comme si les rôles n'avaient pas été distribués pour un film mais pour toute une cinématographie). Leurs numéros restent bien courts sauf, dans la scène finale, la confession de la Veuve Eloi : droite, sans ciller, le regard dur et clair, bougeant à peine les lèvres, elle avoue son crime ; son fils est un voyou, un bon à rien, mais c'est pour lui qu'elle a tué ; elle sait tout cela et elle n'a pas de regrets et refuse de fuir. Après qu'elle a découragé toute réplique, les dernières images nous la montrent arrangeant un lot de ruban dans sa boutique : elle enroule lentement la bande puis, continuant d'une certaine façon le même mouvement, elle disparaît en montant l'escalier à vis au fond du magasin.