J’assiste à une représentation d’Arabella. Le public monte sur la scène. Il n’y a ni fosse, ni orchestre ; deux ou trois marches suffisent pour franchir la rampe. L’entrée des spectateurs se fait d’ailleurs par le fond du plateau ; on passe dans le décor avant de gagner sa place. Au début du deuxième tableau, un petit groupe manque la fin de l’entracte et, faisant irruption, dérange l’action qui a repris.
Deux femmes conversent dans un salon : A se tient debout à côté d’une dame, peut-être sa mère, assise dans un large fauteuil. KM interprète une fois encore le rôle-titre (je m’avance si près que je peux voir la couleur de ses yeux). Je reconnais l’autre actrice pour l’avoir vue dans Persona ; ici comme là elle joue la plus âgée.
Il ne s’agit pas à proprement parler d’Arabella mais d’un ouvrage qui lui fait suite (comme le Mariage de Figaro succède au Barbier de Séville). Il semble qu’A connaisse les même déceptions que la comtesse. Quelques images violentes nous montrent comment son mari, le hobereau hongrois, se livre loin d’elle à ses plaisirs.