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Katerina Ismaïlova

Au Théâtre du Châtelet.

L'humanité se perd dans la bêtise mécanique (l'emballement des marches, le halètement aigrelet de la convoitise, le dandinement vulgaire de Boris qui réclame champignons et galettes de sarrasin), dans les ritournelles parodiques (les chants de séduction de Sergueï), stridentes, stériles. Mais il en est autrement quand le drame finit, sur la route du bagne ; les prisonniers marchent dans la plaine immense. C'est la conclusion et l'image des vies qu'ils ont menées : la lente étendue semblable au long ennui, la souffrance comme l'écrasante pesanteur des corps, la mort sordide, toute proche, au bord du chemin. La musique comprend ce monotone accablement qui sourd au plus bas des cordes et des cuivres. Quand Katia aime, le lourd courant se charge d'amour ; ainsi dans l'interlude retentissant entre les quatrième et cinquième tableaux. La joie y est une pierre pesante, comme le choeur des noces de Katia et de Sergueï (où pourtant la mariée est belle comme le soleil). Mais caché dans le chant ployé, il y a sans doute le meilleur de l'être, une eau du fond de l'eau, épurée, mystérieuse, amie avec le soir ou le lac aux eaux noires.

Commentaires

  • Veux-tu que je te dise ? Très beau billet, vraiment...

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