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Consolation

C'est la fête d'un autre Carnaval. Jusqu'alors, Lys a poursuivi la belle Agnès mais aujourd'hui il l'abandonne. La jeune fille délaissée erre dans la fête, confiée aux bons soins d'Henri.

Au cours de ces visites, nous entendîmes un chant harmonieux à quatre voix et nous allâmes à la découverte. Au bout d'un corridor faiblement éclairé, il y avait un cabinet formant saillie, dont on avait fait une petite orangerie, à cause de la disposition des fenêtres. Il était occupé par une douzaine d'arbustes, orangers, grenadiers et myrtes (...)

Les musiciens les invitent à se joindre à eux et chantent une série de lieder et un motet.

Quand le motet s'acheva sur un Alleluia et un Amen pleins d'envolée, un silence subit se fit parmi nous ; alors nous entendîmes, venant des autres pièces comme d'une région lointaine, une rumeur de voix bourdonnantes, de chants confus, mêlés à une musique de danse, tout un amalgame de sons assourdis et continus qui d'ailleurs roulaient jusqu'à nos oreilles, à chacune de nos pauses. Mais le contraste donna à cet instant je ne sais quel caractère solennel : c'était comme si nous entendions frémir le bruit du monde, tandis que nous nous livrions à nos méditations, dans l'intimité de notre bocage de myrtes et d'orangers.

(Mais la musique ne suffit pas pour consoler la belle, qui, vidant sa coupe, boit verre sur verre de mousseux ; le vin coulait dans sa gorge comme un serpent subtil, sans qu'elle s'en aperçût, (bien qu'on aurait pu voir) sur son cou blanc, comment il savait s'insinuer.)

(Keller - Henri le Vert, trad. La Flize)

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