Revu, au cinéma, la Maison dans l'ombre, de Nicholas Ray.
Le plus beau de son auteur (de ceux que j'ai vus en tout cas), c'est un film coupé en deux par le passage d'un lieu à un autre, par le changement de la lumière : une allégorie réelle, quand les champs couverts de neige remplacent la nuit de la ville.
Le héros est un homme infecté par le mal qu'il veut combattre. C'est un policier qu'on suit dans son intimité solitaire, dans ses rondes nocturnes avec la patrouille, pendant une arrestation brutale, face à un suspect qu'il fait parler par violence... Après il est tancé par son chef et envoyé à la campagne, où il va enquêter sur le meurtre d'un enfant. Il rejoint le père de la victime qui court les champs, la carabine à la main, et il s'attache à ses pas. Le coupable est repéré. La poursuite commence. Les traces s'interrompent face à une maison isolée. Une femme aveugle y vit. Elle est seule, son jeune frère est absent... (Tout ce cheminement, c'est l'évidence de la chose vue octroyée au rêve).