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Chasser la nuit

Je relis Ecuador.

La Nature, fidèle à l'homme, écrit ailleurs Michaux : Non, il est sans exemple que l'obscurité, éclairée par un grand feu de bois, tarde à s'en aller, ne s'en aille que nonchalamment et comme à contrecœur. C'est sur des points pareils que l'esprit humain assoit sa sécurité et non sur la notion du bien ou du mal.

Mais dans le voyage dont Ecuador est le journal, l'auteur a une fois rencontré une obscurité plus réticente ; c'est à la nuit tombée une chambre au bord d'un fleuve dans la forêt amazonienne :

Nous entrâmes dans la pièce qui nous avait été préparée. Machinalement, avant de se déshabiller, on sortit ses lampes de poche et l'on éclaira les parois. Ceci fait, moi j'allumai une cigarette : « Ah ! Quelle horreur ! » cria André et Gustave, je crois, a dû rire ; son rire est jeune et va bien partout.
Puis nous regardâmes la situation en face : il y avait là deux ou trois cents araignées, grosses comme des paquets de caporal, chacune sur son trou d'ombre. Ce relief se mouvait très peu.

Après deux heures de combat à coups de machette, les bestioles qui ont réchappé au massacre sont toutes passées de l'autre côté de la paroi de bambou. Les ténèbres récalcitrantes ont été chassées. (Vous me direz, dans le second cas, cette obscurité n'est qu'une image. Mais c'est des métaphores qu'il est le plus difficile de se débarrasser).

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