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Singapour

Quand nous sommes sortis du centre de conférences, nous étions face à la ville de Singapour. Je voyais devant moi, sur la rive, le désordre des constructions enchevêtrées, où nul plan ne se devine (le bâtiment des conférence occupe un îlot artificiel face à l'ancienne ligne des docks). Les immeubles cachent à leur pied les rues et les voies de circulation. Ce sont des cubes de bétons, parfois vitrés, plus ou moins défraîchis, les plus vieux noircis par l'humidité, d'où s'élèvent les tours modernes des grands hôtels, couronnées de leur enseigne lumineuse que la nuit mouillée entoure d'un halo. Mes collègues lisaient là-bas le nom de leur gîte, et connaissaient le chemin ; le mien n'apparaissait pas parmi les marques illuminées : il me faudrait aller chercher plus loin à droite, à l'aveuglette. Nous nous sommes séparés, non sans nous être promis de nous retrouver plus tard ici, sur la jetée du plus moderne des palaces. Il faut avoir bu un verre face au large, sur l'ultime plate-forme en avancée, parquetée de bois précieux, les visages enluminés par les bouffées des torchères, devant l'horizon maritime avec les loupiotes des navires qui clignent. Des navettes électriques vous y emmènent trop vite, après une subite accélération dès qu'elles ont dépassé le quai. J'étais déjà assis dans le petit véhicule semblable à ces nacelles qu'on trouve dans les fêtes foraines : deux hôtesses vous y accueillent distraitement ; elles ne sont plus si jeunes que leur habit ou leur silhouette pourrait le faire croire d'abord. Je remarquais que l'une d'elles portait un étrange bijou : un collier formé d'un seul anneau serré autour du cou et dans lequel un second anneau est glissé, plus petit, qui tombe dans la nuque ; il fait comme le premier maillon d'une chaîne dont l'image tristement peu à peu s'imposait à moi.

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