Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Suspens

Avant la fin de la nuit, dans la lumière de l'aube, il y a un grand quart d'heure où la terre délaisse son immobile planéité. Les vallées sombrent, les collines s'élèvent. La plaine est agitée par une houle fort lente. Sur les sommets, au-dessus des ravins, comme l'écume à la crête des vagues, les bois tremblent et font aller et venir dans la bonace les dernières feuilles à l'extrémité de leurs branches. Au profond de l'ombre, l'eau, que la dénivellation excite, coule plus rapide et brille ; les deux rives augmentées étreignent les nuages et refoulent vers l'amont un épais brouillard. Tout gonfle, et les couches basses de l'atmosphère et les limites supérieures du sol s'étagent plus hardiment dans l'épaisseur, se disjoignent et s'intercalent, semblables à la rêverie et au rêve du dormeur à demi réveillé. 

Les commentaires sont fermés.