– Adieu, dit-elle.
Et se retournant après quelques pas :
– Adieu !
Je restai en extase ; j'aurais baisé les traces de ses pas... Un de ses bras pendait le long du corps, ses cheveux, brillant aux rayons de la lune, voletaient doucement... mais bientôt c'est à peine si la large avenue et l'ombre épaisse des arbres me laissèrent entrevoir encore les ondulations de sa robe qui blanchissait au loin. Quand je l'eus perdue, je tendis l'oreille, espérant entendre sa voix. Et en m'en allant je me retournais, les bras ouverts, comme pour me consoler, vers l'astre de Vénus : lui aussi avait disparu.
(Ugo Foscolo, Les Dernières Lettres de Jacopo Ortis, trad. J. Luchaire).