Concert, salle Pleyel.
("Ce conte s'adresse à l'Intelligence du lecteur qui met les choses en scène, elle-même." [Mallarmé, Igitur]. "(...) on dirait que de temps en temps, dans l'histoire de l'Humanité, une idée est introduite, un thème peu à peu essaye de se constituer, qui au cours des années et des siècles recrute de tous les côtés des hommes ou les instruments l'un après l'autre capables de lui donner sa pleine sonorité et d'épuiser son expression. Un de ces thèmes a apparu avec Hamlet (et l'on découvrirait peut-être la première vague exhalation dans le grand Euripide), qui devait attendre deux siècles avant de trouver une atmosphère propre à son développement. Je l'appelerai la sympathie avec la Nuit, la complaisance au malheur, l'amère communion entre les ténèbres et cette infortune d'être un homme. (...) la grande nuit métaphysique, qui est non pas le néant mais le silence de la lumière (...) [Claudel, la Catastrophe d'Igitur]).
(Je me demande si la pièce ne procède pas du duo d'Amour nocturne ; après Tristan et Isolde, il devait sembler impossible à refaire ; il n'est donc resté que la femme, comme après la chose, paraît-il, chez les mantes religieuses, quand la femelle a dévoré le mâle.)