Schwanengesang, Salle Pleyel.
(Une parole retentit dans toute la suite des lieder de ce cycle qui n'en est pas un, malgré le disparate des poètes, des humeurs, des climats et des circonstances ; son chant profère avec la même force magique des mots quelquefois banals quelquefois fatidiques. Seule l'ultime pièce a été rejetée après les applaudissements, en bis et en guise d'apostille : sie heisst -- die Sehnsucht ! Le souffle s'approfondit à mesure qu'il coule plus lentement, et touche au silence (qu'il met en mouvement, selon sa pente). La voix trouve son origine à la fin, dans le cauchemar lucide du Doppelgänger ; les fragments antérieurs s'y engloutissent à rebours. Le temps dédouble l'être : le présent s'immobilise, paralysé et pris de vertige, devant des souvenirs béants. Exils, nuits illunées, amours passées, la ville, au loin, et l'automne intercalaire. Leur âme expirée fait trembler la phrase : so manche Nacht, in alter Zeit !).