Phaéton demande à conduire le char du Soleil, de Poussin, à la Gemäldegalerie de Berlin.
(Phaéton est à genoux devant son père, Hélios, et le prie de bien vouloir lui laisser pour une journée les rênes du soleil ; d'un geste éloquent, il montre le char à l'arrière-plan. Le dieu est assis sur un trône de nuées dans le cercle du zodiaque. Son air de jeunesse éternelle contraste avec la vigueur fruste du mortel qui lui fait face ; son abattement montre assez qu'il va accéder aux instances de son fils et qu'il en sait les conséquences funestes. Autour d'eux les Saisons sont représentées avec leurs attributs ; le visage de l'Eté est enflammé par le reflet de sa robe rouge (qui a dit que les figures de Poussin étaient sans séduction ?). Les quatre allégories ne sont pas disposées selon une ronde : le chemin régulier qui va de l'Eté à l'Automne et de l'Hiver au Printemps forme ici une intersection, se refermant à l'endroit où se tient Phaéton. Hors du noeud que fait cette ligne, le bras du jeune homme tire une droite, on l'a dit, tendue vers le char funeste. Mais le Temps, qui s'avance, va semble-t-il trancher le fil invisible, à la fois son désir et sa vie.)