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Der Abschied

Le dernier recueil d'Yves Bonnefoy, L'Heure présente, comprend une série d'hommages ou de paraphrases qui sont autant de notes en bas de page pour une oeuvre qui s'achève. Parmi celles-ci, dans la section "Pour mieux comprendre", la pièce "Il descend de cheval" renvoie au classique chinois de Wang Wei "Adieu"... ou sans doute à l'adaptation de celui-ci que Mahler a mise en musique et qui conclut son Lied von der Erde

C'est peut-être la preuve qu'il n'est pas vain de chercher dans l'oeuvre de Bonnefoy des échos de "l'Abschied" de Mahler.  Je pense au long et beau poème qui ouvre Ce qui fut sans lumière : ici, comme là, le passage dans le cours du texte à la troisième personne (liée chez Mahler à la soudure des textes qu'il utilise et au début, justement, de la pièce de Wang Wei) ; le redoublement "Je vais" (comme le "Ich gehe" du chant) ; l'adresse à la terre ; ce mot "adieu" qui sonne ; et, aussi, la flûte qu'on entend dans les deux derniers vers :

...Et résonne encore la flûte
Dans la fumée des choses transparentes.

Mais, ici, ce n'est plus le crépuscule, il fait nuit. L'adieu, il semble qu'il a été donné à la terre elle-même ;  et le poète n'en possède plus que le souvenir, dans la répétition du rêve.

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