Die schöne Müllerin, salle Pleyel.
(La voix se dégage peu à peu des battements du piano ou de la légère rumeur de la salle, prenant possession de l’espace. Le public d’un concert fait quelquefois penser à ces colonies d’animalcules dont on s’est longtemps demandé s’ils constituaient ou non un seul organisme : chacun vit de sa vie propre mais, d’un coup, tous réagissent ensemble à la puissante stimulation extérieure. Le silence s’est fait. La substance assise et sensible, qui couvre tous les planchers de l’auditorium, s’agrège en une seule oreille pour cette parole seule. L’extrême intimité du poème est dilatée à la mesure du volume extraordinaire. Et l’on sent, on entend et on voit, comme dans Thränenregen, tout l’univers se refléter dans le ruisseau, les nuages, les étoiles et le ciel, puis)
Da gingen die Augen mir über,
Da ward es im Spiegel so kraus;
Sie sprach: Es kommt ein Regen,
Ade, ich geh nach Haus.