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Symétrie rompue

El Verdugo, nouvelle de Balzac. Pendant les guerres napoléoniennes, l’armée française se venge atrocement d’un piège tendu par une famille d’aristocrates espagnols.

Les deux parties du récit ont le même centre : la terrasse du château des Léganès, au-dessus de la ville de Menda. Dans la première scène, la terrasse est un observatoire d’où se découvre un paysage nocturne d’abord idyllique puis rempli de menace ; dans la dernière, la vue est close, le lieu est désormais refermé sur le supplice qui s’y déroule (dans le premier temps, l’officier français s’échappe en sautant à travers les rochers que surplombe la terrasse ; dans le second, la marquise se tue en s’y précipitant).

Deux groupes s’affrontent : l’armée d’occupation française, les nobles espagnols ; des uns aux autres, deux go-between: le jeune officier Victor Marchand, fils d’épicier, et Clara, fille du marquis de Léganès, grand d’Espagne.

Dans la première scène, Clara sauve la vie de l’officier en venant l’avertir alors que ses frères s’apprêtent à le tuer ; mais la symétrie est rompue lorsque, dans la seconde partie, Clara refuse l’échappatoire que Marchand lui offre : la vie sauve sous la condition de leur mariage. Le principe aristocratique l’emporte sur le principe égalitaire. Le héros cesse d’être le jeune officier français, qui disparaît du récit, en faveur du frère de Clara. Il a consenti, selon les désirs des siens, au marché atroce qu’a fait le général français : il sera le bourreau de sa propre famille en échange de la survie du nom qu’il porte.

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