Concert au théâtre des Champs-Elysées.
(Début du dernier mouvement de la neuvième de Chostakovitch ; une ponctuation de cuivre, vents et cymbales, prolongée par le frémissement imperceptible des altos : voilà le silence de l'aube ouvert pour le chant du basson.)
(Quatrième de Mahler :
Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fais rougir.
Il y a une horloge qui ne sonne pas.
Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis, ou qui descend le sentier en courant, enrubannée.
Les sentiers sont âpres. Les monticules se couvrent de genêts. L'air est immobile. Que les oiseaux et les sources sont loin ! Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant. A l'issue du Ruhevoll, nous avons vidé la boîte et, en avançant, semé tous les joujoux, nous avons traversé la longue après-midi, le pays plein de repos et d'ombres, nous avons rejoint les violons vibrant derrière les collines et poursuivi jusqu'après les lointains pleins de lumière ; après la nuit et le jour, nous voilà certes arrivés dans l'outre-monde, dans le temps trop heureux d'une enfance ultérieure. "Wir geniessen die himmlischen Freude".)