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Tour

La Montée au Calvaire, de Bruegel, au Kunsthistorisches Museum de Vienne.

Le paysage tourne autour d’une étrange pointe rocheuse; un moulin y est perché pour cueillir le vent, raccrochant l’axe de ses ailes au grand axe terrestre. Suivant le vaste cercle, la foule monte de la ville à la colline. Des habits rouges comme des bornes marquent sa progression. Au loin, avant de s’arrêter,  le mouvement paraît s’accélérer, ramassé par la perspective (Eilt ! Eilt ! — Wohin? — nach Golgatha!) ;  les hommes s’attroupent et dessinent un cercle vide (pareil à la roue du mât de cocagne, au premier plan). La terre a perdu sa végétation à mesure qu’elle s’élevait. Le ciel s’est assombri.  Sur le sommet chauve, deux croix sont dressées avec, entre elles, l’emplacement d’une troisième. Le Christ s’affaisse sous celle-là, ici, à mi-chemin.

Au premier plan, à droite, un groupe entier échappe à l’universelle giration ; les habits, les poses, la taille des protagonistes, l’isolent comme une image ou un bloc sculpté ; il représente « l’évanouissement de la Vierge ». Mais, à l’exception des saints personnages et de quelques spectateurs postés sur les bords, tous les autres sont pris dans le flux général. Cependant, considéré à leur hauteur, ce mouvement est perdu dans la diversité des occupations ; ils ne comprennent pas l'événement : la vue se divise en détails. Des badauds s’amusent de l’arrestation d’un Simon de Cyrène récalcitrant. Un cocher s’est perché sur le brancard pour traverser un ruisseau (une flaque  reflète ses jambes étendues).  Les deux larrons sont menés dans la charrette (et des religieux leur présentent des crucifix car nous ne sommes pas à la première révolution de l’éternel calvaire).

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